Meurtre de Gilbert G. en 1990 dans l'Essonne : le «Grêlé» soupçonné d'un autre crime

Gilbert G., un dessinateur industriel, a été retrouvé mort en juin 1990 dans le bois de Saint-Aubin (Essonne), ligoté à un arbre et tué d'une balle dans la tête. 35 ans plus tard, le pôle cold cases de Nanterre rouvre l’enquête, suspectant François Vérove, alias "le Grêlé", d’être l’auteur de ce mystérieux crime.
Meurtre de Gilbert G. en 1990 dans l'Essonne : le «Grêlé» soupçonné d'un autre crime
François Vérove s'est suicidé le 29 septembre 2021 au Grau-du-Roi, dans le Gard. (DR)
Par Actu17
Le jeudi 16 janvier 2025 à 17:44 - MAJ jeudi 16 janvier 2025 à 17:59

Le 6 juin 1990, dans le bois de Saint-Aubin (Essonne), deux promeneurs découvrent un corps sans vie, ligoté à un arbre, tué d’une balle dans la tête. À ses pieds, son chien reste immobile, pleurant son maître. L'identité de la victime est rapidement confirmée : Gilbert G., un dessinateur industriel de 43 ans. Ce crime, resté sans explication pendant 35 ans, pourrait être lié à François Vérove, surnommé "le Grêlé", selon des recoupements récents réalisés par le pôle cold cases de Nanterre, révèlent Paris Match et BFMTV.

François Vérove, ancien gendarme devenu policier, est identifié comme étant le "Grêlé" en 2021, grâce à des analyses ADN. En septembre de la même année, il met fin à ses jours  alors qu'il a compris qu'il est sur le point d'être démasqué. Dans une lettre laissée avant son suicide, il avoue être l’auteur de plusieurs meurtres et agressions, sans toutefois nommer ses victimes.

Des éléments recueillis sur la scène de crime à Saint-Aubin renforcent les soupçons autour de François Vérove. La balle retrouvée à proximité du cadavre provient d’un PA MAC 50, une arme de service standard chez les gendarmes de l’époque. Le chéquier volé à Gilbert G. est utilisé dès le lendemain pour plusieurs achats autour de Paris, notamment celui d’un magnétoscope. Le vendeur interrogé à l’époque se souvient d’un acheteur correspondant à la description de Vérove : "grand, athlétique, avec une carte de gendarmerie tricolore", selon BFMTV.

Un lien avec les crimes attribués au «Grêlé»

Le pôle cold cases de Nanterre, dirigé par la juge Nathalie Turquey, a rouvert ce dossier en novembre dernier. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement aux similitudes entre le meurtre de Gilbert G. et d’autres crimes attribués à François Vérove. Le mode opératoire, notamment l’usage d’un nœud spécifique pour immobiliser les victimes, rappelle d’autres affaires. Parmi celles-ci, le meurtre de la jeune Cécile Bloch, 11 ans, retrouvée morte en 1986 à Paris, figure comme l’un des plus marquants.

L’examen des chèques utilisés après le meurtre de Gilbert G. pourrait également fournir des indices. Des expertises graphologiques doivent être menées pour comparer les écritures à celle de François Vérove.

Le témoignage d’une veuve marquée par la peur

La veuve de Gilbert G., Françoise, a vécu dans la peur et le silence pendant des décennies. "Pendant 35 ans, je me suis toujours demandé qui s’en était pris à lui et j’ai toujours eu peur que quelqu’un vienne à ma porte s’en prendre à moi aussi", a-t-elle confié à Paris Match. Traumatisée par le drame, elle a choisi de ne rien révéler à son entourage. "Vous allez réveiller des choses en moi", a-t-elle ajouté, précisant qu’elle avait tenté de se reconstruire après des mois de souffrance.

L’élucidation de ce meurtre pourrait apporter des réponses non seulement à la famille de Gilbert G., mais aussi à celles des nombreuses victimes attribuées au "Grêlé". Pour les enquêteurs, cette affaire est une nouvelle étape dans la quête de vérité sur un des criminels les plus énigmatiques des années 1980 et 1990.