Le mardi 21 novembre 2023 à 21:11
Neuf suspects ont été placés en garde à vue ce mardi dans l'enquête sur le meurtre du jeune Thomas, 16 ans, à Crépol (Drôme), dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny, dans un communiqué ce mardi en fin de journée. L'auteur présumé du coup de couteau ayant coûté la vie à cet adolescent fait partie des suspects qui ont été interpellés ce mardi dans un coup de filet des gendarmes, près de Toulouse (Haute-Garonne).
Les enquêteurs "ont réalisé près d’une centaine d’auditions, des recoupements de plusieurs dizaines de milliers d’activation des relais téléphoniques, mis en œuvre des techniques d’identification, des planches de parade photographique, des techniques d’analyse criminelle pour recouper tous les indices livrés par les témoins ou retrouvés sur place, le tout couplé à l’exploitation des renseignements immédiatement sollicités auprès des systèmes de vidéo-protection urbaine des endroits où les suspects potentiels pouvaient trouver refuge", détaille le magistrat.
Les investigations ont permis d'obtenir des "éléments concordants qui ciblent des suspects possibles et précisent d’heures en heures, le déroulé exacte de la soirée et les pistes d’identification et de localisation des suspects". Le suspect principal, "un individu âgé de 20 ans, de nationalité française comme étant né à Romans-sur-Isère d’une mère de nationalité française, y demeurant dans le centre (et non au quartier de la Monnaie) était formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel ayant atteint le mineur défunt", poursuit le procureur.
Les suspects avaient quitté leur domicile
L'enquête s'est accélérée et les gendarmes ont obtenu l'adresse des différents suspects, avant de découvrir que ces derniers "semblaient vouloir quitter leur domicile". Des surveillances ont alors été mises en place, jusqu'à la décision d'intervenir ce mardi. "Ce mardi matin, le principal suspect ayant quitté Romans-sur-Isère dans un véhicule appartenant à la mère d’un autre suspect désigné comme présent le soir des faits et accompagné par celui-ci et cinq autres personnes, il était décidé de précipiter la phase opérationnelles d’interpellation", expose Laurent de Caigny.
"Le principal suspect et ses six acolytes avaient été repérés et surveillés à Toulouse", continue le magistrat. "Alors qu’ils semblaient prêts à se remettre à nouveau en mouvement, l'unité locale du GIGN (groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, ndlr) et le Groupe d'observation et de surveillance (GSO) de Toulouse procédaient à l’interpellation des sept individus originaires de la Drôme sans incident".
Parmi les suspects "pourraient se trouver des individus directement impliqués dans les faits", souligne également le parquet. L'enquête est confiée à la section de recherches de Grenoble et les gardes à vue "sont en cours avec l'appui de la section de recherches de gendarmerie de Toulouse". "Parallèlement, en fin d'après-midi, deux autres suspects ont également été interpellés avec le concours du GIGN et d'une unité d'observation surveillance sur le secteur de Romans-sur-Isère (Drôme)", précise la même source.
«La dizaine d’individus formait alors un groupe hostile»
Le procureur de la République est également revenu sur les déroulement des faits, qui ont eu lieu alors qu'un bal se tenait dans le village de Crépol, auquel participaient "environ 400 personnes". "Dans la nuit, au moins une dizaine d’individus non-inscrits à cette manifestation s’est présentée à l’entrée pour y participer. Alors que la soirée s’achevait un incident opposait un des quatre agents de sécurité avec un des individus non-inscrits préalablement. Cet incident dégénérait en violence avec arme blanche, le vigile étant blessé, et la dizaine d’individus arrivés nuitamment formait alors un groupe hostile. Des participants inscrits à la soirée venaient alors au soutien des vigiles et s’ensuivaient une rixe qui se poursuivait à l’extérieur".
Les agresseurs ont ensuite pris la fuite, tandis que les secours prenaient en charge les victimes, dont trois étaient grièvement blessées. "Durant son transport vers l’hôpital de Lyon, l’un d’entre eux, mineur âgé de 16 ans [Thomas], succombait à ses blessures". La garde à vue des neuf suspects peut s'étendre jusqu'à 96 heures.
Une marche blanche en hommage au jeune Thomas aura lieu à l'initiative de sa famille ce mercredi 22 novembre, à Romans-sur-Isère (Drôme).