Meurtre de Thomas à Crépol : neuf suspects mis en examen notamment pour «meurtre en bande organisée»

Neuf jeunes, âgés de 16 à 22 ans, ont été mis en examen ce samedi dans l'enquête sur le meurtre de Thomas, un lycéen de 16 ans, à Crépol (Drôme) dans la nuit du 18 au 19 novembre. Six des suspects ont été placés en détention provisoire. Les investigations se poursuivent et de nombreuses zones d'ombre existent encore dans ce dossier.
Meurtre de Thomas à Crépol : neuf suspects mis en examen notamment pour «meurtre en bande organisée»
Une marche blanche en hommage à Thomas a eu lieu ce mercredi 22 novembre 2023, à Romans-sur-Isère. (Damien Triomphe / Radio France / Maxppp)
Par Actu17
Le dimanche 26 novembre 2023 à 00:56 - MAJ dimanche 26 novembre 2023 à 18:46

12h00. Six des neufs suspects, dont deux mineurs, ont été placés en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention (JLD), indique le parquet ce dimanche matin. Les trois autres, dont un mineur, ont été laissés libres sous contrôle judiciaire.

00h45. Neuf suspects ont été mis en examen dans l'affaire du meurtre de Thomas, un jeune lycéen de 16 ans, survenu à Crépol (Drôme) lors de la nuit du 18 au 19 novembre dernier. Parmi les chefs d'accusation, figurent "meurtre en bande organisée", "tentatives de meurtre" et "violences volontaires commises en réunion", a annoncé le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny, ce samedi soir. "A ce stade, l'élucidation des faits commis à Crépol n'est pas achevée", a souligné le magistrat.

Les interpellations ont eu lieu mardi, suivant le drame qui s'est déroulé devant la salle des fêtes de Crépol. Un jeune homme de 20 ans, parmi les suspects, a été "formellement désigné comme auteur du coup de couteau mortel" selon le procureur. Leur garde à vue pouvait durer jusqu’à 96 heures et devait "concourir à établir ou confirmer l’implication et le rôle des individus interpellés dans les faits de Crépol ou pour certains, dans la fuite" de ceux qui sont partis vers Toulouse, avait précédemment indiqué Laurent de Caigny.

Les suspects, âgés de 16 à 22 ans, ont des profils divers, certains ayant déjà eu des démêlés avec la justice. Parmi eux, un jeune homme de 21 ans, originaire de Romans-sur-Isère, a déjà été condamné à deux ans de prison avec sursis pour violences aggravées. Le parquet n'a pas communiqué de détails sur les identités des suspects qui ont tous été interpellés mardi, 72 heures après les faits, et les charges retenues contre chacun, "pour des raisons évidentes de protection" des personnes et de l'enquête.

"De façon concordante, tous les individus 'extérieurs à Crépol' sont alors décrits comme portant des coups, certains des coups de couteau, jetant des pierres ou des barrières, s’en prenant indistinctement aux gens de Crépol", souligne le magistrat. "Des cris et des insultes sont entendus : neuf témoins ou victimes sur les 104 auditionnés entendent des propos hostiles 'aux blancs', ce mot étant rapporté. Douze relatent avoir entendu 'ça plante', cinq évoquent des menaces de morts".

Vingt interpellations à Romans-sur-Isère

Par ailleurs, la tension reste palpable à Romans-sur-Isère où des militants présentés comme étant d'ultra-droite ont manifesté, appelant à la "Justice pour Thomas". Leur action a conduit à 20 interpellations après des incidents, notamment des renversements de poubelles et des incendies de containers, selon France Bleu.

Thomas, venu au bal de Crépol la nuit de cette violente agression à l'arme blanche, a succombé à ses blessures alors qu'il était transporté vers un hôpital lyonnais. L'agression a également fait huit blessés, dont deux dans un état grave. Après ses funérailles vendredi, un hommage sera rendu à Thomas lors des matches de rugby ce week-end, sport que l'adolescent pratiquait avec passion.

«Plusieurs coups de couteau»

En moins d'une semaine, 140 auditions de 103 témoins ou victimes ont été réalisées. Ces auditions ont révélé des témoignages parfois contradictoires sur les événements de cette soirée. Le procureur a souligné que "plusieurs coups de couteaux ont été portés par plusieurs individus ayant des couteaux". "Mais à ce stade, aucun des gardés à vue ne reconnait avoir porté les coups de couteaux, à fortiori le coup mortel".

Laurent de Caigny a insisté sur la complexité de l'enquête : "Le scénario même de passage à l'acte, les mobiles et l'identification de tous les auteurs des faits ne sauraient se résumer à des dénonciations sans preuve, des spéculations ou des interprétations hâtives". Le magistrat a également salué le travail des gendarmes, et notamment des vingt enquêteurs spécialisés de la section de recherche (SR) de Grenoble, dont trois analystes criminels.