Le mardi 19 août 2025 à 18:45
Au moins trois personnes ont été mises en examen dans l’enquête sur la mort de Nicolas Molinari, un jeune gendarme de 22 ans tué d’une balle dans la tête en mai 2024 lors des émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie. Les faits s’étaient produits à la sortie du fief indépendantiste de Saint-Louis (Mont-Dore), deux jours après le déclenchement des violences.
Nicolas Molinari se trouvait dans son véhicule stationné au lieu-dit La Coulée lorsqu’il avait été atteint par un tir à la tête, vers 19 heures. Selon l’AFP, les trois personnes mises en cause font partie d’une dizaine d’individus activement recherchés par les forces de l’ordre dans la tribu de Saint-Louis depuis juillet 2024. Plusieurs d’entre eux s’étaient rendus d’eux-mêmes après une opération du GIGN menée le 19 septembre 2024, lors de laquelle deux jeunes de la tribu, Samuel Moekia et Johan Kaidine, avaient été tués.
D’autres suspects restent encore recherchés. Dans un communiqué publié en novembre 2024, le procureur de la République avait indiqué que "de nombreuses auditions et des actes de police scientifique et technique" avaient eu lieu dans les mois qui ont suivi le meurtre. Depuis, le parquet ne s’est pas exprimé à nouveau sur ce dossier et n’a pas souhaité commenter les récentes mises en examen.
14 morts au total
Une reconstitution sous haute surveillance a été organisée ce lundi. Pour sécuriser l’opération, les quatre kilomètres de route qui traversent Saint-Louis ont été fermés à la circulation entre 19 heures et 5 heures, sous la surveillance de gendarmes mobiles. Des véhicules civils destinés à la reconstitution ont été acheminés sur place, mais les journalistes n’ont pas été autorisés à approcher les lieux.
Les violences de 2024 étaient liées à une réforme sensible du corps électoral, rejetée par le camp indépendantiste. Elles ont fait 14 morts au total, dont deux gendarmes : Nicolas Molinari et Xavier Salou, mort d’un tir accidentel survenu dans une caserne avant un départ en mission.