Le samedi 10 février 2024 à 06:30
Un enfant tué et enterré dans un jardin, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Ses parents mis en examen et écroués. Des ossements ont été découverts par les enquêteurs de la sûreté territoriale (ST 93) dans le jardin d'un pavillon, ce mercredi soir. Les premières expertises médico-légales ont montré qu'il s'agit des restes d'un petit garçon, indique le parquet de Bobigny dans un communiqué.
L'affaire a débuté en janvier 2021, lorsqu'une femme de 52 ans s'est présentée au commissariat de Pantin pour porter plainte contre son mari pour des menaces de mort, qu'il aurait proférées "à son encontre alors qu'elle lui annonçait son intention de divorcer", détaille le parquet. A cette occasion, la plaignante a évoqué le meurtre de son fils, âgé de 4 ou 5 ans à l'époque, né d'une précédente union à l'étranger, en novembre 1997, "dont le corps aurait été enterré une vingtaine d'années auparavant".
"Elle précisait que cet enfant avait vécu jusqu'à ses 4 ans à l'étranger et que le couple l'avait ensuite fait venir en France en 2001", précise le communiqué. Le petit garçon a grandi au Togo, selon une source proche de l'enquête. La mère de famille "accusait son mari, beau-père de l'enfant, d'être à l'origine du décès. Elle n'avait pas dénoncé les faits et avait menti à son entourage en indiquant que l'enfant était reparti à l'étranger".
Suite à ces révélations, le parquet de Bobigny ouvrait une enquête préliminaire le 25 janvier 2021, confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis. Les investigations s'avéraient ardues, l'enfant n'apparaissant ni sur le livret de famille ni dans les registres de l'éducation nationale. "Il ressortait des vérifications faites auprès de l'Aide Sociale à l'Enfance, qui avait suivi la famille entre 2004 et 2014, que le service n'avait jamais rencontré cet enfant. (...) Seul était découvert un acte de reconnaissance de cet enfant, dressé à la mairie de Pantin en novembre 2000. De nombreuses auditions de l'entourage de la famille étaient également réalisées".
Le beau-père accuse la mère de l'enfant
L'enquête s'est accélérée le 31 août 2023 avec l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour meurtre sur mineur de 15 ans. Le beau-père, placé en garde à vue le 6 février 2024, a finalement révélé l'existence et le décès de l'enfant, en indiquant l'emplacement de la sépulture dans le jardin familial. L'homme a accusé son épouse d'être "à l'origine du décès". "La mère de l'enfant était également placée en garde à vue le 6 février 2024, elle maintenait ses premières déclarations", poursuit le parquet.
Suite à la macabre découverte, "un médecin-légiste-anthropologue de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) intervenait sur les opérations de recherche et d'exhumation et confirmait qu'il s'agissait bien d'ossements d'un enfant susceptibles de correspondre à la tranche d'âge de la victime".
Déférés ce jeudi devant un juge d'instruction, la mère et le beau-père de l'enfant ont été mis en examen pour meurtre d'un mineur de 15 ans. Ils ont tous les deux été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention (JLD), conformément aux réquisitions du parquet. La suite des investigations permettra de déterminer les responsabilités de chacun des deux suspects, mais également d'éclaircir à quel moment cet enfant a été tué et de quelle façon.