Le samedi 9 mars 2024 à 20:14
Quinze personnes, dont un policier affecté au commissariat de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), soupçonné d'avoir informé des trafiquants de drogue, ont été mises en examen au terme de leur garde à vue, a indiqué le parquet de Paris ce samedi. Quatre des suspects, dont le policier, ont été placés sous contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Paris. Les onze autres ont été placés en détention provisoire, a précisé le parquet, qui avait requis l'incarcération de la totalité des suspects.
Ces quinze interpellations ont eu lieu en début de semaine en région parisienne, principalement dans l'Essonne. Les gendarmes de la section de recherches (SR) de Paris ont agi dans le cadre d'une enquête dirigée par la JUNALCO (Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée). Durant les perquisitions, les enquêteurs ont saisi plus d'une centaine de kilos de cannabis.
Cette enquête a débuté il y a près d'un an à la suite d'une intervention des gendarmes du peloton de surveillance et d'intervention (PSIG) d'Étampes, à Valpuiseaux, pour un refus d'obtempérer. Le chauffard a été intercepté et les militaires ont découvert près de 300 kilos de résine de cannabis dans son véhicule. Cet homme a été mis en examen et placé en détention provisoire. La suite de l'enquête a montré que ce suspect faisait partie d'un important réseau de trafiquants, basé dans l'Essonne, et que la drogue était importée depuis l'Espagne. Les gendarmes ont découvert qu'une fratrie était à la tête de cette organisation, qui alimentait des points de deal en région parisienne. Le réseau aurait importé jusqu'à une tonne de cannabis par mois. Des liens entre ces trafiquants et le policier ont alors été mis au jour par les enquêteurs.
Il aurait donné des conseils aux trafiquants
Ce gardien de la paix aurait consulté le SIV (Système d’immatriculation des véhicules) pour renseigner les trafiquants, notamment pour qu'ils identifient les véhicules banalisés des forces de l'ordre en cas de filature. Le fonctionnaire aurait également donné des conseils à ces dealers. Des faits présumés qui devront être éclaircis durant la suite des investigations.
L’information judiciaire menée par un juge d’instruction de la JUNALCO porte notamment sur des faits d’importation de stupéfiants en bande organisée, association de malfaiteurs, blanchiment, corruption et détournement de la finalité de données à caractère personnel.