Le mercredi 3 avril 2024 à 18:09
Les cinq personnes interpellées à Ris-Orangis (Essonne), soupçonnées d'avoir participé à la violente agression de policiers en pleine intervention, vendredi dernier dans la soirée, ont toutes été remis en liberté sous contrôle judiciaire ce mardi. Une décision de justice qui irrite les policiers, alors que deux d'entre eux ont été blessés au cours de cette violente agression.
Il était environ 19 heures dans le quartier du Plateau lorsque des policiers de la brigade anticriminalité (BAC) ont interpellé un dealer présumé, rue Henri-Sellier, soupçonné d'avoir réalisé une transaction de drogue. Un deuxième équipage de la BAC arrive en renfort pour récupérer les produits stupéfiants dissimulés aux alentours. Mais la situation dégénère rapidement.
Frappés et visés par des jets de projectiles
Un deuxième individu s'en prend aux forces de l'ordre et les menace de mort. Les fonctionnaires décident de l'interpeller lui aussi mais ils se retrouvent encerclés par quelques dizaines de jeunes qui n'ont pas l'intention de laisser faire ces interpellations, ni cette saisie de drogue. Les policiers sont visés par des jets de projectiles. Deux d'entre eux sont violemment frappés alors qu'ils tentent de maîtriser l'homme qui vient de les menacer de mort. Grâce à l'intervention des policiers de la compagnie départementale d'intervention (CDI) et du groupe de sécurité de proximité (GSP), cinq agresseurs présumés, en plus du dealer présumé, ont pu être interpellés.
Les deux policiers frappés se sont vu attribuer deux jours d'incapacité totale de travail (ITT). Une évaluation médicale qui "ne reflète pas le degrés de violences auquel les policiers ont été confrontés durant cette intervention", a souligné une source proche de l'affaire samedi, lorsque nous avons évoqué cette affaire. Cinq policiers ont déposé plainte dans cette affaire.
Les cinq agresseurs présumés ont été déférés au cours du week-end. Deux d'entre eux ont été écroués jusqu'à leur présentation au tribunal judiciaire dans le cadre d'un jugement en comparution immédiate, ce mardi. Une demande de renvoi a été acceptée par la juridiction et les cinq prévenus ont pu ressortir libres. Ils doivent désormais être jugés le 7 mai prochain.
Alliance dénonce le «non-sens» de la décision de justice
Le syndicat Alliance Police Nationale de l'Essonne, par la voix de son délégué zonal, Claude Carillo, fait part, à Actu17, de son "incompréhension" et sa "stupeur" devant "le non-sens de cette décision". "Alors que nos collègues sont envoyés sur le front de la délinquance et de la criminalité, et notamment dans le cadre de la lutte antistupéfiants, l'État, une fois de plus, ne protège pas ses agents !", dénonce l'organisation dans un communiqué.
Ce mardi en fin de matinée, à quelques centaines de mètres du lieu de l'agression, un adolescent de 17 ans a été interpellé par une patrouille de la BAC alors qu'il transportait un peu plus de 250 grammes de résine de cannabis dans un sac. Il a été placé en garde à vue.