Le vendredi 19 avril 2024 à 12:01
Deux policiers municipaux de Bourges (Cher) ont été mis en examen ce jeudi pour violences et complicité de violences, suite à leur intervention pour un refus d'obtempérer dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé le parquet de la ville. Les deux agents ont été "placés sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdiction d’exercer l’activité de police et de sécurité, l’interdiction d’entrer en contact avec le co-auteur et les victimes et l’interdiction de détenir une arme", a indiqué la procureure de la République de Bourges, Céline Visiedo, dans un communiqué ce jeudi.
Cette nuit-là, les deux policiers ont tenté de procéder au contrôle de deux jeunes hommes de 20 et 22 ans qui circulaient sur un scooter sans casque et sans plaque d’immatriculation. "Après quelques embardées, l’équipage de la police municipale est parvenu à se mettre à la hauteur du scooter, le passager de l’équipage police municipale a sorti une bombe lacrymogène que lui a tendu son co-équipier conducteur et a demandé au conducteur de s’arrêter. Il a fait usage de la lacrymogène dans la direction du scooter", poursuit la magistrate.
Les fonctionnaires ont ensuite cessé la poursuite. Un riverain a fait appel peu après aux secours. Le conducteur a été retrouvé dans un état critique, le scooter avait violemment percuté un arbre et un poteau électrique.
Le conducteur était ivre et drogué
Les analyses toxicologiques du conducteur ont mis "en exergue la présence d’un taux de 1,62 g/l d’alcool dans le sang ainsi qu’une conduite sous l’emprise de stupéfiants. Il a été condamné à deux reprises pour des faits d’usage de stupéfiants", poursuit la procureure. Le pronostic vital du jeune homme "est toujours engagé". Le passager du scooter a lui été condamné à plusieurs reprises notamment pour des faits de refus d’obtempérer, d’usage et de détention de stupéfiants. D'après les premiers éléments de l’enquête, il n’y a pas eu de collision entre le véhicule de police et le scooter.
Les policiers "ont indiqué avoir rapidement cessé la poursuite du scooter conformément aux instructions qui leur sont données. Ils admettent avoir utilisé à tort la bombe lacrymogène, interprétant un geste du passager du scooter comme étant menaçant", détaille la même source.