Tuerie de Chevaline : «Nous ne sommes plus très loin» de résoudre l'enquête affirme la procureure

"Il y a des gardes à vue régulières dans ce dossier, afin de fermer les portes les unes après les autres" a assuré la magistrate.
Tuerie de Chevaline : «Nous ne sommes plus très loin» de résoudre l'enquête affirme la procureure
Le village de Chevaline, théâtre d'un quadruple meurtre en 2012, le 18 février 2014 en Haute-Savoie. (Jean-Pierre Clatot / AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 17 février 2022 à 10:33

Les enquêteurs français ne sont "plus très loin" de résoudre le quadruple meurtre de Chevaline, en Haute-Savoie, en 2012, a estimé la procureure de la République d’Annecy, Line Bonnet, dans une interview à la Tribune de Genève. "Je pense que nous ne sommes plus très loin. Nous aboutirons grâce aux preuves scientifiques", a déclaré la procureure dans cet entretien publié jeudi.

Le 5 septembre 2012, un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, son épouse de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans avaient été retrouvés morts, avec plusieurs balles dans la tête, dans leur voiture sur une route de montagne près de Chevaline, sur les hauteurs du lac d'Annecy. L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, recroquevillée sous les jambes de sa mère, était sortie indemne. Un cycliste de la région, Sylvain Mollier, 45 ans, probable victime collatérale, avait été abattu pendant la fusillade.

"Ils ont décidé de tout reprendre depuis le début"

"Pour nous, ce n’est pas du tout un "cold case" !", ces affaires classées ou délaissées, a insisté la procureure, qui a pris son poste en septembre 2021. Elle a précisé que trois enquêteurs travaillaient sur ce dossier à temps plein. "Ils ont décidé de tout reprendre depuis le début, de vérifier tous les scellés", explique-t-elle, ajoutant qu'"il y a des gardes à vue régulières dans ce dossier, afin de fermer les portes les unes après les autres".

Mi-janvier, un témoin avait été placé en garde à vue avant d'être rapidement libéré et mis hors de cause. La procureure s'explique aussi sur son usage du réseau social Twitter pour communiquer, ce qui n'est pas si fréquent encore en France. "C’est la seule façon de toucher tout le monde, de manière équitable", souligne-t-elle. "Mais c’est aussi pour communiquer sur des informations un peu plus positives. Je suis épuisée par le 'justice bashing'", la critique virulente de la justice, ajoute la procureure, énumérant des initiatives pour proposer des alternatives aux poursuites judiciaires, comme par exemple la rédaction des lettres d’excuses en cas de dégradations ou d’outrages pour les primodélinquants ou encore des stages de sensibilisation pour les violences conjugales.