Le mercredi 7 septembre 2022 à 16:37
Une femme de 22 ans est morte et un homme de 26 ans a été blessé par le tir d'un policier dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une interception menée dans le cadre d'une opération anti-drogue à Rennes.
Vers une heure du matin mercredi, un policier a fait usage "à une reprise" de son arme de service tandis que des fonctionnaires de la police judiciaire de Rennes et de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes procédaient à l'interception d'un véhicule "dans le cadre d'une enquête pour infraction à la législation sur les stupéfiants diligentée depuis plusieurs mois", a précisé le procureur de Rennes Philippe Astruc.
Le conducteur d'une Peugeot 208, né en 1996 et connu pour trafic de stupéfiants selon la police, a été touché au bras et sa passagère, touchée par ricochet, est décédée sur place a indiqué le magistrat. Interpellé et placé en garde à vue, l'homme de 26 ans a été examiné à l'hôpital pour sa blessure et en était déjà sorti mercredi matin.
Domiciliée à Rouen, âgée de 22 ans et inconnue des services judiciaires, la jeune femme, compagne du conducteur, est décédée malgré l'intervention des secours à 02h15 sur une bretelle de sortie de la rocade de Rennes, où a eu lieu l'interception "au moyen d'un dispositif important", selon le parquet.
«Très grande vitesse»
Selon Yoann Leandri, secrétaire régional adjoint zone ouest du syndicat UNSA Police, "le délinquant est venu délibérément percuter le dispositif de police en se servant du véhicule à très grande vitesse comme une arme par destination".
La bretelle de sortie de la rocade, située à proximité du stade du Roazhon Park, avait été coupée à la circulation après le coup de feu. Cette voie a été rouverte à la circulation peu après 10h30, a constaté une journaliste de l'AFP.
Outre la procédure pour trafic de stupéfiants, deux nouvelles enquêtes ont été ouvertes : l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie comme c'est le cas lorsque les policiers font usage de leur arme, en l'occurrence pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique. Une enquête pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique a également été confiée à la police judiciaire de Rennes, qui devra préciser dans quelles circonstances le policier ayant fait usage de son arme a pu être blessé.
Le policier affirme «avoir été percuté»
Auditionné comme témoin après avoir vu ses blessures constatées par un médecin légiste, le fonctionnaire a indiqué "avoir été percuté par le véhicule Peugeot au niveau de la jambe au moment où il tentait de se protéger en s’extrayant face au véhicule fonçant sur lui" selon M. Astruc, qui s'est rendu sur les lieux tôt mercredi matin.
"Une première remise en situation" s'est déroulée mercredi matin dans le cadre de ces trois enquêtes pour préciser les circonstances matérielles des faits.