Un homme décède en garde à vue à Saint-Malo : la mise en examen de quatre policiers requise

Le parquet a requis la mise en examen de quatre policiers dans le dossier de la mort d'un jeune homme de 19 ans durant sa garde à vue, à Saint-Malo, en février 2019.
Un homme décède en garde à vue à Saint-Malo : la mise en examen de quatre policiers requise
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le dimanche 14 mai 2023 à 00:09

Quatre policiers de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pourraient être mis en examen pour homicide involontaire dans l'affaire du décès d'Allan Lambin, survenu en garde à vue en 2019. Le parquet de Rennes a en effet requis la mise en examen de ces agents le 7 mars 2023, selon les informations révélées par le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, confirmant une information de Ouest France.

Le jeune homme de 19 ans est décédé dans la nuit du 9 au 10 février 2019, après avoir été placé en garde à vue au commissariat de Saint-Malo. Allan Lambin et son père rentraient au camping où ils devaient retrouver des amis lorsqu'ils ont eu un accident de la route. La police est intervenue, et Allan Lambin aurait proféré des insultes avant de faire l'objet d'une "interpellation compliquée", selon le parquet. Dans la nuit, il a été pris d'un malaise dans sa cellule et est décédé peu de temps après.

Une information judiciaire a été ouverte en février 2019 pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. L'autopsie a révélé une hémorragie au niveau du thorax et une mort par asphyxie selon Me Hélène Laudic-Baron, l'avocate de la famille, qui affirme que le rapport toxicologique indique un taux d'alcoolémie de 0,81 gramme par litre de sang. Cette dernière a déposé plainte pour "faux et usage de faux", soulignant des incohérences entre la fiche de surveillance de garde à vue et le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Le procureur a précisé ne pas connaître le délai que le magistrat instructeur prendra pour répondre à ses réquisitions. Les parties civiles, représentées par Me Laudic-Baron, espèrent une décision avant l'été. L'avocate dénonce à Ouest France le manque "d'éléments nouveaux" portés à leur connaissance et le retard dans les réquisitions. La famille est persuadée qu'Allan est décédé des suites de son interpellation et que si les secours étaient arrivés plus tôt, il "aurait pu être réanimé". Les vidéos de la cellule montrent que le jeune homme a chuté à deux reprises et montrent que les policiers "n'ont pas assumé leur mission de vidéosurveillance", selon Me Laudic-Baron.