Le jeudi 27 avril 2023 à 11:10
Les investigations dans l'affaire du viol d'une fillette de 11 ans au parloir de la prison de Muret près de Toulouse (Haute-Garonne), qui a eu lieu le 9 avril dernier, progressent comme le rapporte La Dépêche.
Joël, un détenu de 65 ans déjà condamné en 2019 puis en appel en mai 2021 pour viols sur mineur, est soupçonné d'avoir commis d'autres crimes. En plus des faits commis au parloir, les enquêteurs s'intéressent à ses visites passées, notamment en février, lorsqu'il a obtenu l'accès à une unité de vie familiale (UVF) ; un appartement qui échappe à la surveillance habituelle.
Une source pénitentiaire rappelle au quotidien régional que l'accès à l'UVF est soumis à une demande du détenu, qui est ensuite examinée par une commission composée du chef d'établissement, d'un membre de l'encadrement et d'un chef de secteur. Le parquet de Toulouse s'interroge sur les conditions d'accession à cet appartement pour un détenu ayant un tel passé.
Les faits ont été filmés
Le 9 avril, Joël a reçu la visite de sa fille et de ses trois petits-enfants pour un parloir "classique". Lors de ces retrouvailles, il a installé l'une des fillettes sur ses genoux, puis a glissé sa main sous le sweat-shirt et dans le pantalon de la victime, avant de l'embrasser sans que personne ne réagisse.
Des faits qui ont été filmés par le téléphone portable d'un officier de la prison, chargé du renseignement. La vidéo, qui dure plusieurs minutes, a été transmise aux enquêteurs et étaye les accusations d'agressions sexuelles et viols. Lorsqu'il a été interrogé par les gendarmes sur son inaction, l'officier a expliqué qu'il souhaitait récolter des preuves sans choquer les autres enfants présents dans le parloir. Il a donc attendu la fin de la rencontre pour intervenir. Cette réaction pourrait être questionnée lors de l'instruction de l'affaire.
Joël a été mis en examen pour "viols sur mineurs" mi-avril et placé en détention à la maison d'arrêt de Seysses. La mère de la victime, soupçonnée de complicité de viol et qui affirme n'avoir rien remarqué durant l'incident, a également été mise en examen. Cependant, elle a été laissée libre sous contrôle judiciaire.