Le vendredi 27 septembre 2024 à 16:02
Kiabi a été victime d'une fraude financière majeure, avec un détournement de fonds estimé à 100 millions d'euros. L'enseigne de vêtements à bas prix a confirmé l'information après des révélations de franceinfo, tout en précisant que cette fraude "ne remet en aucun cas en cause la solidité financière de Kiabi et n’a pas de conséquence sur le maintien de [sa] trajectoire annuelle .
Les faits ont été découverts en juillet 2024, lorsque Kiabi a tenté de récupérer un investissement réalisé un an plus tôt dans une banque européenne. À ce moment-là, les fonds avaient disparu, selon une méthode connue sous le nom de "comptes rebonds". Rapidement, les enquêteurs de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) ont identifié la principale suspecte : une ancienne trésorière de l'entreprise, âgée de 39 ans, qui s'était installée en Floride où elle travaillait dans le domaine du luxe.
500 000 euros de bijoux et articles de luxe
Le 12 août 2024, cette femme a été interpellée à sa descente d'un jet privé sur la piste de l'aéroport de Figari (Corse-du-Sud). Dans ses bagages, la police a trouvé plus de 500 000 euros en bijoux et articles de luxe. Après sa garde à vue, elle a été transférée à Paris, où un juge d’instruction l’a mise en examen pour "escroquerie et blanchiment en bande organisée". Elle a été placée en détention provisoire. Les enquêteurs soupçonnent qu'elle n'a pas agi seule.
Une gigantesque escroquerie à 100 millions d'euros a été découverte chez Kiabi, l'enseigne de vêtements.
C'est l'ancienne trésorière qui aurait réussi à détourner des sommes colossales et elle menait grand train à Miami aux Etats-Unis.▶ #JT13H pic.twitter.com/BkNgmco2Z8
— Info France 2 (@infofrance2) September 27, 2024
Selon franceinfo, la suspecte se mettait régulièrement en scène sur les réseaux sociaux, facilitant ainsi son repérage par la police. Des photos la montraient notamment lors d'une fête sur l'île de Mykonos et sur la côte Amalfitaine, peu de temps avant son arrestation en Corse. En outre, la suspecte avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris quelques semaines avant le détournement des fonds. Elle avait alors écopé de deux ans de prison avec sursis pour une autre escroquerie, portant cette fois sur 800 000 euros, au détriment d'une autre société.
La direction de Kiabi a indiqué avoir immédiatement lancé "toutes les actions nécessaires, y compris judiciaires, afin d’obtenir le recouvrement du montant de la fraude" et exprimé sa "confiance dans le dénouement des actions menées par les autorités judiciaires et policières". Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour escroquerie en bande organisée et blanchiment.