Le lundi 30 novembre 2020 à 08:50 - MAJ lundi 30 novembre 2020 à 09:05
Les quatre policiers qui avaient été placés en garde à vue ce vendredi dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont été déférés dimanche avant d'être mis en examen.
Le brigadier de 44 ans qui a plus de 20 ans d'ancienneté et l'un des gardiens de la paix de 23 ans, entré dans la police en 2017, ont été placés en détention provisoire, comme le parquet l'avait requis. Ces derniers sont intervenus dans le studio de Michel Zecler. Le troisième fonctionnaire de 31 ans a quant à lui été remis en liberté sous contrôle judiciaire sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD). Ils ont tous été mis en examen pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et « faux en écriture publique », conformément aux réquisitions du parquet de Paris.
Enfin, le quatrième policier de 35 ans à l'origine du jet de la grenade lacrymogène dans le studio a lui aussi été placé sous contrôle judiciaire. Il a de son côté été mis en examen principalement pour « violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique » sur Michel Zecler et sur les neuf jeunes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio au moment de l'intervention.
« Il faut ici préciser que ces quatre policiers présentent de bons, voir de très bons états de service et qu’aucun incident particulier n’a à ce jour émaillé leur carrière respective », a rappelé le procureur de la République Rémy Heitz lors de sa conférence de presse dimanche en fin de journée.
Des coups portés "pas justifiés", "sous l'effet de la peur"
Lors de leur garde à vue, les trois fonctionnaires de la Brigade territoriale de contact (BTC) du XVIIe arrondissement qui sont intervenus dans le studio de Michel Zecler ont "expliqué les coups par la panique (…) dans ce local dont ils ne parvenaient pas à s’extraire, en raison, tant à la résistance de l’intéressé, tant à la configuration des lieux, très exigus et comprenant une autre porte derrière laquelle se trouvaient les jeunes présents", a détaillé le procureur de la République Rémy Heitz. Les policiers ont « contesté avoir tenu les propos racistes dénoncés par la victime et corroboré par le témoignage d’un des jeunes présents derrière la porte du sas » a-t-il ajouté.
Ils ont également « réfuté le caractère mensonger du procès-verbal d’interpellation ». Rémy Heitez a ajouté que les fonctionnaires « finissaient par admettre » que « les coups portés n’étaient pas justifiés et qu’ils avaient agi principalement sous l’effet de la peur ressentie dans le sas ».
Le procureur de la République a expliqué qu'il avait motivé sa demande de placement en détention provisoire de trois des quatre policiers « en considération du trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public provoqué par la gravité de l’infraction, des circonstances de l’infraction et de l’importance du préjudice qu’elle a causée, et afin d’éviter un risque de concertation entre les auteurs ou de pressions sur les témoins ».