Ajaccio : Des policiers hors service reconnus et roués de coups par une vingtaine de personnes

INFO ACTU17. Plusieurs policiers hors service des CRS 54 de Marseille et 5 de Massy (Essonne) ont été reconnus et roués de coups par un groupe d'une vingtaine de personnes à la sortie d'un bar, à Ajaccio. Deux fonctionnaires ont été sérieusement blessés, l'un souffre d'une fracture du nez. Une enquête a été ouverte pour "violences en réunion sur personne dépositaire de l'autorité publique".
Ajaccio : Des policiers hors service reconnus et roués de coups par une vingtaine de personnes
Illustration. (Jose Hernandez Camera 51/shutterstock)
Par Stéphane Cazaux
Le mardi 16 avril 2024 à 17:16

Des policiers hors service, membres des CRS 54 de Marseille et 5 de Massy (Essonne), ont été victimes d'une violente agression dans la nuit de vendredi à samedi dernier à Ajaccio (Corse-du-Sud), après avoir été manifestement reconnus par un groupe d'une vingtaine de personnes. Plusieurs fonctionnaires ont été roués de coups et deux d'entre eux ont été sérieusement blessés, a appris Actu17.

Les faits se sont déroulés à la sortie d'un bar de nuit situé sur le port d'Ajaccio, vers 2 heures du matin, au moment de la fermeture. Un établissement où les neufs policiers ont passé la soirée qui "s'est déroulée normalement, sans encombre. Mais à la sortie, un groupe d'hommes les a agressés, après les avoir vraisemblablement identifiés au cours de cette soirée", expose une source proche de l'affaire. L'un des CRS, qui est sorti avant les autres, a été violemment frappé par une dizaine d'agresseurs. Témoins des faits, plusieurs de ses collègues sont sortis à leur tour pour le protéger et ont également été frappés. Deux autres fonctionnaires ont eux aussi été roués de coups alors qu'ils étaient en train de venir en aide à un homme inconscient au sol. L'un a notamment été frappé avec un casque de moto. "Un quatrième policier a été poursuivi par une dizaine hommes et s'est jeté à l'eau pour leur échapper", poursuit notre source.

Suite à des verbalisations ?

Deux des policiers se sont vu attribuer cinq et six jours d'incapacité totale de travail (ITT) selon nos informations. L'un souffre d'entre eux d'une fracture au nez. D'après les premiers éléments, cette violente agression fait suite à des verbalisations réalisées dans la journée. "L'un des agresseurs serait un membre de la famille d'un contrevenant", explique la même source. "Certains habitants sont hostiles aux CRS qui viennent de métropole en renfort et n'hésitent pas à leur faire savoir", observe un officier de police du département. "Ils estiment qu'ils ne devraient pas être contrôlés ou verbalisés par des policiers 'du continent'".

La scène a été filmée

Toujours selon nos informations, cette violente agression a été en grande partie filmée par les vidéoprotections, ce qui a permis de corroborer le récit des victimes.

Sollicité, le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, nous indique qu'une enquête du chef de violences en réunion sur personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte. Les policiers agressés et plusieurs témoins ont été interrogés par les enquêteurs de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN). "Le travail d’élucidation des auteurs de l’agression est bien avancée à ce stade", souligne le magistrat.

"Des policiers pris à partie parce qu'ils sont policiers, parce qu'ils sont reconnus en tant que policiers, ça commence à faire beaucoup", réagit Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale. "Nous avons déjà de nombreuses affaires similaires sur le continent, également cette fois en Corse. Ca commence à devenir pénible pour tous nos collègues de devoir subir des invectives et des violences, juste parce qu'ils sont policiers et qu'ils ont fait leur travail. Cela fait déjà longtemps qu'Alliance réclame des peines minimum pour ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre, mais aussi à tout les représentants de l'État. Une peine de six mois de prison minimum pour les coupables, ça serait peut-être une loi qui permettrait de calmer les ardeurs de ces individus, qui pensent que c'est gratuit de s'en prendre à des forces de l'ordre".