Arno Mavel, Rémi Dupuis et Cyrille Morel : qui sont les trois gendarmes tués par le forcené du Puy-de-Dôme ?

Trois gendarmes ont été tués par balle au cours d'une intervention dans un hameau isolé près de Saint-Just (Puy-de-Dôme) dans la nuit de mardi à mercredi laissant derrière eux leur femme et leurs enfants. Ces derniers étaient âgés de 21, 37 et 45 ans. Le forcené a été retrouvé mort ce mercredi matin.
Arno Mavel, Rémi Dupuis et Cyrille Morel : qui sont les trois gendarmes tués par le forcené du Puy-de-Dôme ?
Arno Mavel, Rémi Dupuis et Cyrille Morel ont été tués lors d'une intervention dans le Puy-de-Dôme. (photos DR/montage Actu17)
Par Actu17
Le mercredi 23 décembre 2020 à 14:19 - MAJ mercredi 23 décembre 2020 à 14:38

Ils intervenaient pour des violences conjugales ce mardi soir lorsque le mari violent a ouvert le feu à plusieurs reprises sur les forces de l'ordre. L'homme était lourdement armé. Trois militaires de la gendarmerie ont été tués par balle, un quatrième a été blessé et ses jours ne sont pas en danger. La femme et son enfant, que les forces de l'ordre venaient secourir, ont été mis en sécurité et sont sains et saufs. Cette dernière a contacté la gendarmerie à 20h52 selon nos informations. Un premier véhicule du PSIG est arrivé sur les lieux à 21h27.

« Ils sont morts dans des circonstances particulièrement ignobles », a déploré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est rendu sur place. "J’ai une pensée particulière pour les quatre orphelins, pour les veuves, pour toute la gendarmerie nationale, pour toutes les forces de l’ordre", a-t-il ajouté.

Le brigadier Arno Mavel, 21 ans

Le plus jeune des trois gendarmes, Arno Mavel, 21 ans, est décédé dans le premier temps de cette intervention. "Le brigadier Mavel, 21 ans, est grièvement touché, et succombe à ses blessures malgré les soins apportés". Le jeune militaire est décédé dans la nuit.

Il était originaire de Montpellier et faisait partie du PSIG (peloton de surveillance et d'intervention) d'Ambert depuis deux ans. En outre, un second gendarme a été blessé au même moment. Il s'agit de l'adjudant-chef Bertrand Boyon, 50 ans, du PSIG d’Ambert. Il a été touché à une cuisse et transporté à l'hôpital. Son pronostic vital n'est pas engagé.

L'adjudant Remi Dupuis, 37 ans et le lieutenant Cyrille Morel, 45 ans

Deux autres gendarmes ont été pris pour cible par le tireur alors qu'ils effectuaient une mission de reconnaissance, peu après. L'adjudant Rémi Dupuis, 37 ans - qui était enquêteur judiciaire de la communauté de brigades d'Ambert et membre du groupe Montagne du département - ainsi que le lieutenant Cyrille Morel, âgé de 45 ans et commandant en second de la compagnie de gendarmerie d'Ambert, ont été tués.

L'adjudant Rémi Dupuis était originaire des Bouches-du-Rhône et père de deux enfants de 10 ans et un an et demi précise La Montagne. Ce dernier était devenu élève gendarme à l'école de sous-officiers de Libourne (Nouvelle-Aquitaine) puis gendarme mobile à l'Escadron de gendarmerie mobile de Saint-Amand-Montrond (Centre-Val-de-Loire) de 2008 à 2010 détaille le quotidien régional. Après avoir travaillé dans une unité spécialisée à Avord (Cher) de 2010 à 2012, il était arrivé dans le Puy-de-Dôme à Issoire comme enquêteur de police judiciaire, puis à Ambert en 2014.

Le lieutenant Cyrille Morel avait débuté sa carrière en intégrant l'École de formation de Montargis (Loiret) en 1998. Il avait ensuite été affecté à Lezoux dans le Puy-de-Dôme. Après avoir réussi le concours de sous-officier et sa scolarité, il avait intégré la brigade de Tuchan (Aude) où il a travaillé durant six années. Le militaire était ensuite passé par la Brigade territoriale de Saint-Amant-Tallende et avait été promu maréchal des logis chef en 2009 puis adjudant en 2011. Le quadragénaire avait rejoint la communauté de brigades d'Ambert à l'issue de sa formation à l'École d'officiers de la Gendarmerie Nationale relatent nos confrères.

De gauche à droite : le brigadier Arno Mavel, l'adjudant Rémi Dupuis et le lieutenant Cyrille Morel. (gendarmerie nationale)

"Ce sont nos héros"

« Ils intervenaient pour secourir une femme victime de violences conjugales dans le Puy-de-Dôme, trois gendarmes ont été tués, un quatrième blessé. La Nation s’associe à la douleur des familles. Pour nous protéger, nos forces agissent au péril de leur vie. Ce sont nos héros », a réagi le président de la République Emmanuel Macron, ce mercredi matin sur Twitter.

Le tueur était lourdement armé

Le forcené de 48 ans qui a ouvert le feu a été retrouvé mort dans sa voiture, quelques heures après les faits, ce mercredi matin. Il s'est vraisemblablement suicidé. Selon les premiers éléments, il était lourdement armé avec un fusil d'assaut et deux armes de poing. L'homme était aussi muni d'un gilet pare-balles et de lunettes de vision nocturne, ce qui lui a sans doute permis d’apercevoir distinctement les gendarmes qui arrivaient, alors qu'il avait incendié sa maison.

L'homme est un ancien militaire selon La Montagne. Il était déjà connu de la police et de la justice pour des faits de droit commun : des incidents liés à des problèmes de garde d'enfant et pour des faits de violences conjugales. « Il était extrêmement déterminé. C'est assez rare d'ouvrir le feu de cette manière sur les gendarmes », a précisé Maddy Scheureur, la porte parole de la gendarmerie nationale, à franceinfo.