Attentat de Magnanville : le parquet réclame le renvoi aux assises de Mohamed Aberouz

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a requis mercredi le renvoi devant les assises de Mohamed Lamine Aberouz pour "complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", notamment.
Attentat de Magnanville : le parquet réclame le renvoi aux assises de Mohamed Aberouz
Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider ont été assassinés à leur domicile à Magnanville (Yvelines), le 13 juin 2016.
Par Actu17
Le jeudi 18 novembre 2021 à 16:14

L'assassinat d'un couple de policiers à son domicile de Magnanville (Yvelines) le 13 juin 2016 avait provoqué une vague d'émotions chez les forces de l'ordre mais également dans tout le pays. Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant adjoint au commissariat des Mureaux (Yvelines), et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agente administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, avaient été tués à l'arme blanche par un terroriste, Larossi Abballa, alors que leur fils âgé de 3 ans se trouvait au domicile. Le tueur de 25 ans avait été abattu par les forces de l'ordre lors de l'assaut peu après.

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a requis ce mercredi le renvoi devant les assises de Mohamed Lamine Aberouz, 28 ans. Interpellé aux Mureaux après près de 18 mois d'enquête, il avait été mis en examen le 11 décembre 2017 pour « complicité d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste », puis placé en détention provisoire.

Le PNAT a requis ce mercredi son renvoi devant les assises pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », « complicité d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et « complicité de séquestration sur mineurs de 15 ans en relation avec une entreprise terroriste » rapporte Le Parisien. Mohamed Lamine Aberouz est accusé d'avoir été présent au domicile du couple de policiers au moment où il a été tué. Son ADN a en effet été retrouvé sur le repose-poignet de l’ordinateur des défunts, utilisé par le terroriste pour diffuser son message de revendication en direct sur Facebook. Dans « la confusion ambiante », Mohamed Lamine Aberouz a « pu prendre la fuite sans se faire remarquer », estime le parquet.

Déjà condamné pour la tentative d'attentat près de Notre-Dame de Paris

Le mis en cause est également soupçonné d'avoir eu connaissance du projet terroriste de Larossi Abballa, qu'il avait rencontré plusieurs fois en 2016. Il aurait par ailleurs eu un ascendant idéologique sur lui. Les deux hommes ont eu la même fiancée : Sarah Hervouët. Cette dernière a été condamnée à vingt ans de réclusion pour une tentative d’attentat aux bonbonnes de gaz - qui avaient été disposées dans une voiture -, non loin de la cathédrale Notre-Dame, en 2016 à Paris. Dans ce dossier, Mohamed Lamine Aberouz a écopé d'une peine de cinq ans de prison pour non-dénonciation de crime terroriste. Le mis en cause nie toute implication dans l'attentat de Magnanville.

Deux hommes étaient quant à eux soupçonnés d'avoir apporté un soutien logistique au terroriste : Charaf Din Aberouz, 35 ans, frère aîné de Mohamed, et Saad Rajraji, 32 ans, condamnés en 2013 - tout comme Larossi Abballa - dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au djihad. L’accusation a finalement réclamé un non-lieu les concernant.

"Après ces années d’instruction, il demeure la frustration et l’inquiétude de ne toujours pas savoir pourquoi le commandant Salvaing a été ciblé et comment les islamistes ont eu accès à son adresse personnelle", a réagi Me Thibault de Montbrial, l’avocat de la famille de Jessica Schneider, cité par le quotidien francilien.