Bergerac : Ce que l'on sait des explosions qui ont fait 8 blessés dont un grave dans une usine

Plusieurs explosions ont eu lieu dans une usine classé Seveso "seuil haut" à Bergerac (Dordogne), ce mercredi en début d'après-midi. Il y a huit blessés à déplorer, dont l'un gravement. Le point sur ce que l'on sait à ce stade.
Bergerac : Ce que l'on sait des explosions qui ont fait 8 blessés dont un grave dans une usine
Des véhicules de sapeurs-pompiers à proximité de l'usine Seveso, où les explosions se sont produites, à Bergerac, le 3 août. (Jean-Luc Chanteau / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17 avec AFP
Le mercredi 3 août 2022 à 15:41 - MAJ mercredi 3 août 2022 à 22:21

Huit personnes, dont une dans un état "critique", ont été blessées mercredi par "plusieurs explosions" sur le site de la poudrerie Eurenco à Bergerac (Dordogne), classé Seveso "seuil haut".

La "nitrocellulose contenue dans un atelier s’est enflammée lors d’opérations de maintenance", a indiqué dans un communiqué le groupe Eurenco, leader européen dans le domaine des poudres et explosifs, ajoutant que "la cause de l’accident est pour l’instant non déterminée". En fin d'après-midi, le groupe assurait que "la situation est sous contrôle".

A 13h50, "plusieurs explosions" se sont produites à l'usine située à l'est de Bergerac et classée "Seveso seuil haut", connue localement comme "la poudrerie", selon la préfecture de Dordogne. Elle produit de la nitrocellulose, une substance explosive dérivée de la cellulose.

Les explosions se sont produites dans "un des bâtiments de stockage, ce qui a provoqué un incendie", un sinistre "maîtrisé" en fin d'après-midi, selon un dernier point de situation. Une quarantaine de personnes se trouvaient sur place.

"Les fumées dégagées par l’incendie en provenance du site ne présentent pas de dangerosité particulière pour la santé humaine, animale et l’environnement", a ajouté la préfecture. Les eaux d’extinction de l’incendie ont en outre été recueillies par les bassins de rétention prévus à cet effet sur le site dont le personnel a été évacué dans l'après-midi.

L'accident a nécessité le déploiement d'un important périmètre de sécurité et d'importants moyens, avec la présence de 61 sapeurs-pompiers et d'une trentaine d'engins, de 20 policiers et de deux hélicoptères du Samu. Peu avant 19H00, la zone a finalement été rouverte à la circulation et les barrages de police levés, a constaté l'AFP.

«Entre six et sept explosions»

Le bilan de la préfecture fait état de "8 blessés, dont 1 personne en urgence absolue (1 blessé grave) et 7 en urgences relatives". Le plan Blanc, activé pour faciliter la prise en charge des victimes, a été levé.

La personne en état "critique", selon Eurenco, a été héliportée au CHU de Bordeaux. Les sept victimes en urgence relative ont été évacuées vers des hôpitaux de la région. 35 personnes n'ont pas été blessées mais momentanément prises en charge par les secours sur place.

Selon le maire DVD de Bergerac Jonathan Prioleaud, les explosions ont été "ressenties" par "de nombreux Bergeracois". Elles ont eu lieu dans un bâtiment de l'entreprise Manuco, rachetée en 2021 par le groupe Eurenco. Selon lui, le site abrite de la nitrocellulose "pour des raisons à la fois militaires et civiles", pour "de l'explosif dans l'armement" comme pour "des airbags de voiture".

Dans l'après-midi, aucune fumée n'était visible aux abords du site, entièrement vidé de ses salariés.

Sur place, encore sonné, Enzo Granger, 28 ans, chaudronnier pour un sous-traitant, a raconté à l'AFP avoir entendu "entre six et sept explosions". Et c'est au bout de la troisième qu'il s'est "mis à courir", en voyant des "morceaux de briques partir dans tous les sens, des bouts de fer, des fenêtres".

Il a relaté avoir vu "comme une espèce de bulle d'air qui sortait des bâtiments pendant les explosions", "le souffle", et "l'onde de choc". "Je me suis dit : 'on ne voit ça que dans les films'". Là, "un homme est sorti la tête en sang", le "crâne ouvert". "Il lui manquait une chaussure, je l'ai aidé à marcher".

Jean-Charles Jobart, sous-préfet de Bergerac, a indiqué qu'il allait falloir "une enquête administrative pour pouvoir déterminer les causes de cet incident", qui a eu lieu dans un bâtiment qui contenait "moins de deux tonnes de nitrocellulose". "Est-ce que c'est la chaleur ?", s'est aussi interrogé le maire de Bergerac en cette période de canicule.

A l'Assemblée nationale, le gouvernement a fait part mercredi de sa "solidarité avec les victimes et leurs proches", par la voix du ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure