Le samedi 10 août 2024 à 12:34
Un homme armé d'un couteau a été mortellement neutralisé par balles par un policier de la brigade anticriminalité (BAC) qu'il tentait de poignarder, à Bordeaux (Gironde), ce vendredi soir. L'agresseur de 44 ans, qui venait de voler son arme blanche dans une épicerie, était en fugue de l'hôpital Charles-Perrens où il était hospitalisé, a indiqué le procureur de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, dans un communiqué ce samedi matin.
Les faits ont débuté à 19h04 lorsque les policiers ont été "requis par la gérante d'une épicerie située rue d'Ornano à Bordeaux suite au vol d'un couteau doté d'une lame de longue taille dans sa boutique par un individu qui revenait rôder quelques minutes après le vol devant ce magasin", indique le magistrat. Un peu plus tard, à 19h25, une patrouille de quatre policiers de la BAC qui était "positionnée en surveillance à côté du commerce" a repéré le voleur présumé. En apercevant les forces de l'ordre, l'homme a alors fait demi-tour. "Les policiers sortaient de leur véhicule et se portaient à sa hauteur pour procéder à son contrôle", poursuit le procureur. "L'individu exhibait alors le couteau volé, le brandissant de manière menaçante et tentait de prendre la fuite".
Le LBD n'a pas suffi
Les policiers ont alors ordonné au suspect de lâcher son arme mais il n'a pas obtempéré. "Malgré les injonctions répétées des fonctionnaires de police, qui le suivaient en l’encerclant, l’homme refusait de lâcher son couteau et régulièrement se retournait vers les fonctionnaires de la BAC pour leur faire face et tenter de les agresser", selon Frédérique Porterie. L'agresseur "profitait de sa proximité avec l'un des fonctionnaires de police pour s’avancer vers lui, le couteau levé dans l'intention de le frapper". L'un des policiers a fait usage de son lanceur de balle de défense (LBD) pour tenter de neutraliser le suspect, en vain. "Bien que touché a priori à l'épaule", l'homme a continué "à avancer vers l'équipage dans une attitude menaçante".
"Concomitamment, l'un de ses co-équipiers faisait alors usage de son arme administrative à trois reprises. Touché par les tirs, l’assaillant tombait au sol en lâchant le couteau", détaille la même source.
Deux enquêtes ouvertes
Les policiers, puis les secours, ont tenté de réanimer le suspect, mais son décès a été prononcé à 19h50. L'homme a été "rapidement identifié comme étant Mathieu D.". Le parquet de Bordeaux annonce que deux enquêtes ont été ouvertes : l'une pour vol, menaces avec arme et tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée de la Gironde (DCOS 33), et la seconde "relative à l'usage des armes par les deux fonctionnaires de police, visant des faits d'homicide volontaire et de violence avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique confiée à l'IGPN", l'Inspection générale de la police nationale. Le médecin légiste qui s'est rendu sur place a "constaté la présence de quatre impacts sur le corps du défunt".
L'agresseur était «à quelques centimètres» du policier
Le procureur de la République précise également que les policiers qui sont intervenus ont été interrogés ce vendredi soir. Les dépistages ont montré qu'ils n'avaient consommé ni alcool, ni drogue, au moment des faits. En outre, le magistrat précise que suite aux déclarations des policiers et à "l'exploitation des vidéos saisies dans des commerces à proximité des faits", il apparaît que l'agresseur est resté "hermétique aux injonctions des policiers", qu'il a "continué à avancer vers ces derniers malgré un premier tir de flash-ball en sa direction", qu'il a eu "une attitude menaçante et déterminée tout au long de sa progression vers les policiers", qu'il est venu "au contact de ces derniers" et a "acculé l'auteur des coups de feu mortels contre un véhicule stationné en bord de route". Le magistrat précise qu'au "moment de l’usage de son arme par le policier, l’individu est à quelques centimètres de ce dernier". Une autopsie va être pratiquée lundi, conclut le procureur.