Le jeudi 28 février 2019 à 16:36 - MAJ jeudi 28 février 2019 à 17:43
Il s'agit de la plus lourde condamnation à l'encontre d'un Gilet jaune depuis le 17 novembre, date de la première manifestation du mouvement contestataire. Un homme a été condamné à une peine de 3 ans de prison ferme pour des violences à l'encontre des forces de l'ordre.
Serge, 43 ans, sans emploi, était toutefois déjà bien connu de la justice puisqu'il avait déjà été condamné à 18 reprises dans le passé, notamment pour violences, mais aussi pour trafic de stupéfiants et conduite sans permis raconte France Bleu.
3 mois de prison supplémentaires pour usurpation d'identité
L'homme a d'ailleurs utilisé l'identité de son frère lors de son interpellation. Ce dernier n'a quant à lui jamais eu affaire à la justice. Le tribunal a condamné Serge à 3 mois de prison pour cette usurpation d'identité, portant la peine totale à 39 mois ferme.
Les faits reprochés à ce Gilet jaune, qu'il a reconnus face au tribunal, ce sont produits le 8 janvier lors de la manifestation de Mondeville, puis lors des deux premiers samedis de janvier, à Caen. Serge a admis ne pas être un "Gilet jaune de la première heure" et a expliqué face aux juges avoir "bugué quand (il a) vu à la télé les violences policières".
Le mis en cause a par ailleurs été filmé à chaque fois par les caméras de vidéosurveillance lors des dits délits, avec un masque et des chaussures rouges et blanches très reconnaissables, ainsi qu'un lance-pierre.
"J’ai pris mon lance-pierre pour aller dans les manifs. Pour viser les forces de l’ordre, les faire reculer pour permettre d’évacuer les manifestants blessés" a-t-il déclaré face au tribunal. L'homme avait également lancé des appels aux autres manifestants pour qu’ils le fournissent en projectiles : "Venez avec de petites billes et des boulons, rendez-vous à 13 heures !".
L'un des gendarmes a eu 10 jours d'ITT
Serge a reconnu avoir lancé des centaines de billes et d’écrous sur les forces de l’ordre.
"Les CRS et les gendarmes mobiles ont des casques et des boucliers, ils ne risquaient rien" s'est-il justifié devant la juridiction. L'un des gendarmes blessés s'est vu toutefois prescrire 10 jours d'ITT (incapacité totale de travail).
"Il fait partie de ceux qui ont décrédibilisé le mouvement des Gilets jaunes" a argumenté le procureur lors de sa prise de parole.