Cinquième nuit de violences urbaines à Corbeil-Essonnes : deux policiers blessés et quatre interpellés

De nouvelles violences urbaines ont éclaté ce lundi à Corbeil-Essonnes (Essonne), pour le cinquième jour de suite. Les policiers ont été visés notamment par des jets de cocktails Molotov et de projectiles, mais également par des tirs de mortiers d'artifice. Deux fonctionnaires ont été blessés et quatre personnes ont été interpellées.
Cinquième nuit de violences urbaines à Corbeil-Essonnes : deux policiers blessés et quatre interpellés
Les policiers ont fait face à des violences urbaines à Corbeil-Essonnes pour la cinquième nuit consécutive. (image Clément Lanot)
Par Actu17
Le mardi 7 septembre 2021 à 11:11 - MAJ mardi 7 septembre 2021 à 11:21

La tension ne redescend pas à Corbeil-Essonnes. Les policiers ont de nouveau été pris pour cible à plusieurs reprises ce lundi. Une réunion a été organisée à la maison des associations dans l'après-midi entre des mères de famille du quartier, les deux commissaires de police et des représentants de la mairie, avec comme objectif de trouver des solutions pour apaiser les choses. Des policiers avaient été disposés à proximité pour sécuriser les lieux.

Aucun incident n'a été signalé durant la réunion mais la situation a dégénéré vers 18h20 une fois qu'elle s'est terminée. Les forces de l'ordre ont été violemment prises à partie et visées par des jets de cocktails Molotov et de projectiles en tout genre. L'un de leurs véhicules a été dégradé. Des renforts sont ensuite arrivés et deux suspects ont été interpellés. Un troisième a été arrêté peu après, vers 20h30. Les enquêteurs pourront s'appuyer sur les vidéosurveillances pour identifier les autres agresseurs.

Nouvelles agressions vers minuit

Quelques heures plus tard, vers minuit, les sapeurs-pompiers ont été contactés pour des feux de conteneurs poubelles, dans le quartier des Tarterêts, dont certains avaient été placés sous les mâts de vidéosurveillance précise une source policière. Les policiers, et notamment ceux de la CRS 8 - une unité créée en janvier dernier pour lutter contre les violences urbaines - ont sécurisé l'intervention des soldats du feu.

De nouveau, les forces de l'ordre ont essuyé des jets de cocktails Molotov et de pavés, mais également des tirs de mortiers d'artifice. Plusieurs dizaines d'individus s'en sont violemment pris aux policiers, qui ont riposté par des grenades lacrymogènes et une vingtaine de tirs de lanceurs de balle de défense (LBD). Un suspect a été interpellé alors qu'il jetait une pierre sur les fonctionnaires. Deux policiers ont également été blessés : l'un du commissariat d'Évry, touché à la main, qui s'est vu attribuer 10 jours d'Incapacité totale de travail (ITT), le second affecté à la CRS 8 qui a été légèrement brûlé par un mortier d'artifice au niveau du ventre. Le calme est revenu peu avant 2 heures.

Les quatre interpellés ont été placés en garde à vue et une enquête a été ouverte.

Une vidéo amateur comme élément déclencheur ?

C'est la cinquième nuit de suite durant laquelle les policiers font face à des violences urbaines. Tout serait parti d'une double interpellation jeudi dans l'après-midi aux Tarterêts, par les policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST). Un homme a été interpellé alors qu'il se livrait à du rodéo sauvage à motocross. Son frère s'est interposé et a tenté de récupérer le deux-roues. Il aurait insulté les policiers avant de s'opposer violemment à son interpellation.

Durant cette intervention, une mère qui serait celle des deux suspects a pénétré dans le périmètre de sécurité en hurlant, essayant de s'approcher de l'interpellation qui était en cours. Elle a alors été repoussée par l'intermédiaire d'un jet de gaz lacrymogène. Une vidéo amateur montrant cette scène a été publiée sur les réseaux sociaux, notamment sur Snapchat et des groupes Telegram. Elle pourrait être l'un des éléments déclencheurs de ces émeutes à répétition.