Condamnation de Marine Le Pen : un homme de 76 ans interpellé pour avoir menacé la juge ayant prononcé la peine

Un homme de 76 ans a été placé en garde à vue à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) pour avoir menacé de mort la magistrate ayant condamné Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité. Depuis le verdict, plusieurs magistrats sont la cible de menaces en ligne, ce qui a entraîné l’ouverture de deux enquêtes confiées au parquet de Bobigny.
Condamnation de Marine Le Pen : un homme de 76 ans interpellé pour avoir menacé la juge ayant prononcé la peine
Le tribunal de Paris. (Jan Schmidt-Whitley / Le Pictorium / Maxppp)
Par Actu17
Le mardi 8 avril 2025 à 16:45

Un homme de 76 ans a été interpellé ce mardi 8 avril à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) pour avoir proféré des menaces de mort à l’encontre de Bénédicte de Perthuis, présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, qui a condamné Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national.

Selon le parquet de Bobigny, qui a confirmé une information du Parisien, "sur son compte X, il avait publié les propos suivants : 'Ce que mérite cette salope', associés à la photographie d’une guillotine". Le septuagénaire, né en 1948, a été placé en garde à vue pour "menaces de mort à l’encontre d’un magistrat" et "outrage à magistrat dans l’exercice de ses fonctions". Il a été entendu dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), chargée des investigations.

Le 31 mars, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national (RN), a été condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique, à une amende de 100 000 euros, et à une inéligibilité immédiate de cinq ans. Cette condamnation, prononcée par le tribunal correctionnel de Paris, compromet sa candidature à l’élection présidentielle de 2027. La justice a estimé qu’elle se trouvait au cœur d’un système de détournement de fonds publics mis en place pour rémunérer des salariés du Front national avec des fonds du Parlement européen entre 2004 et 2016, pour un montant évalué à 4 millions d’euros. Vingt-quatre personnes ont été condamnées dans cette affaire, en plus du parti.

Depuis le délibéré, les magistrats ayant rendu la décision, et notamment Bénédicte de Perthuis, sont la cible de menaces violentes. Ces menaces ont conduit à un renforcement de leur sécurité, avec des patrouilles accrues et des rondes régulières autour du domicile de la présidente du tribunal. Son adresse personnelle a par ailleurs été diffusée en ligne.

Une deuxième enquête ouverte

Le parquet de Bobigny indique que l’enquête en cours porte sur "des propos publiés sur les réseaux sociaux", susceptibles de recevoir plusieurs qualifications pénales : cyberharcèlement, menaces de mort, injures publiques et divulgation d’informations personnelles exposant à un risque d’atteinte à la personne ou au bien, avec la circonstance aggravante que les victimes sont dépositaires de l’autorité publique.

Par ailleurs, une autre procédure avait été ouverte en début d’année, après la publication de menaces de mort sur le site d’extrême droite Riposte laïque, visant la présidente du tribunal et les deux procureurs ayant requis contre les prévenus dans cette affaire. Cinq individus mis en cause dans ce second dossier ont été identifiés et seront prochainement auditionnés. À la suite d’une demande de dépaysement du parquet de Paris, c’est le parquet de Bobigny qui conduit les investigations dans les deux enquêtes.