Le jeudi 26 mars 2020 à 12:51 - MAJ jeudi 26 mars 2020 à 13:06
La tension continue à monter entre les syndicats de policiers et le ministère de l'Intérieur. Une réunion en visioconférence a eu lieu ce lundi en fin de journée entre plusieurs organisations syndicales et le secrétaire d'État Laurent Nuñez qui était accompagné du Directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, et de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé.
L'entretien n'a pas permis de trouver de solution et plusieurs syndicats ont haussé le ton dès le lendemain, demandant aux policiers de ne plus effectuer de contrôles lorsqu'ils ne sont pas équipés de moyens de protections. Un appel relayé par les trois principaux syndicats de gardiens de la paix, Alliance police nationale, Unité SGP-FO et UNSA Police, dans leurs tracts de communication.
Dans les services de police, les stocks de masques FFP2 récupérés
Nouvel épisode ce jeudi. Dans un communiqué de presse, une intersyndicale composée de sept organisations explique que le ministère de l'Intérieur "a décidé sans aucune concertation préalable de mettre à la disposition du ministère de la Santé les stocks de masques FFP2 (périmés ou non) présents dans les services de police". "Les policiers comprennent parfaitement le besoin vital et urgent d'équiper les soignants", précise l'intersyndicale, expliquant que "les forces de l'ordre sont non seulement des victimes potentielles du virus mais des vecteurs possibles de l'épidémie".
L'intersyndicale "exige" maintenant des réponses de la place Beauvau concernant les stocks de masques disponibles, à savoir combien d'unités ont été commandés et dans quel délai les services de police seront approvisionnés. Le communiqué met en garde le ministère de l'Intérieur : "si les moyens de protection font défaut dans les services, les policiers ne feront que les missions réellement urgentes et ne procéderont plus au contrôle du confinement".
— ALLIANCE PN (@alliancepolice) March 26, 2020
1,4 million de masques se trouvant sur le territoire ainsi qu'à Mayotte, vont être effectivement remis « aux agences régionales de santé, chargées de (les) répartir en fonction des besoins du système de santé », a précisé la place Beauvau citée par Le Parisien, ajoutant que cette livraison ne fait que respecter "la doctrine d'emploi des masques de protection définie par le gouvernement".
"Le ministère de l'Intérieur continue de déroger à son obligation de protection de ses agents"
"Le Covid-19 fait déjà des ravages parmi nos effectifs de police. Malgré cela, le ministère de l'Intérieur continue de déroger à son obligation de protection de ses agents et de plus, cherche à rompre la communication avec les organisations syndicales", a réagi Loïc Walder, délégué en charge de la communication pour le syndicat UNSA Police. "Ce contexte nous oblige à préconiser à nos collègues de ne pas prendre de risques inutiles au travers de contrôles ou de verbalisations".
En outre, sept associations de forces de l'ordre, dont le MPC (Mobilisation des policiers en colère) et l'UPNI (Union des policiers nationaux indépendants) ont annoncé dans un communiqué qu'elle s'unissaient, expliquant vouloir "désormais se poser en interlocuteur incontournable des difficultés éprouvées sur le terrain", avec comme "revendication première", la volonté de "mettre en garde contre l'abstention volontaire de prise de mesures permettant de préserver la santé et la sécurité du personnel et s'assurer, pour chaque agent en contact avec des usagers ou des détenus, de la mise à disposition de l'équipement de protection individuel".
La Santé et la Sécurité de nos forces de l'ordre est la première de nos priorités. 7 associations ont ainsi décidé de travailler ponctuellement ensemble et ont diffusé un communiqué transmis à nos autorités de tutelle et de contrôle. Restez chez vous ! #coronavirus #police pic.twitter.com/9KN8jcWm5L
— U.P.N.I Police (@UPNI_Police) March 23, 2020
Plus de 5000 policiers confinés
Ce vendredi, plus de 5000 policiers étaient confinés à leur domicile suite à des symptômes correspondants à ceux du Covid-19 ou parce-qu'ils avaient été en contact avec une personne contaminée.
A ce moment là, 80 policiers avaient déjà été testés positifs en France. Dans le même temps, les forces de l'ordre ont déjà procédé à plus de 100 000 verbalisations pour non-respect des mesures de confinement, sur l'ensemble du territoire.