Corse : Un commando armé se réclamant du FLNC revendique des tirs contre une gendarmerie de Bastia

Quatre individus encagoulés et armés ont fait irruption lors d'une réunion-débat politique qui se tenait au couvent Saint-Antoine de Casabianca (Haute-Corse), ce mardi.
Corse : Un commando armé se réclamant du FLNC revendique des tirs contre une gendarmerie de Bastia
Un commando de quatre individus armés a fait irruption lors d'une réunion-débat politique qui se tenait au couvent Saint-Antoine de Casabianca (Haute-Corse), ce mardi 14 juillet 2020. (capture vidéo Facebook)
Par Actu17
Le mercredi 15 juillet 2020 à 14:33 - MAJ mercredi 15 juillet 2020 à 16:56

Ce qui ne devait être qu'une réunion nationaliste pour débattre de la réactivation de la « Cunsulta populara naziunale », une instance destinée à incarner une alternative aux institutions françaises, a tourné court. Ce mardi vers 15h30, un commando de quatre individus a fait irruption au couvent Saint-Antoine de Casabianca où quelques dizaines de personnes s'étaient réunies.

Ces quatre hommes, se revendiquant du Front de libération nationale de la Corse (FLNC), étaient encagoulés, vêtus de noir et armés d'un pistolet mitrailleur Sten, de deux armes longues dont un fusil à pompe, ainsi que d'un pistolet semi-automatique. L'un d'eux s'est avancé vers l'auditoire et a déposé un amplificateur au sol, relate Corse-Matin. Il a alors débuté la lecture en langue corse d'un papier manuscrit.

Des tirs contre une caserne de gendarmerie revendiqués

Après avoir rendu hommage à ceux qui « se sont battus depuis deux siècles pour défendre la nation », il a adressé un message « au gouvernement français » qui selon lui « n'a aucune légitimité sur cette terre ». Il a réclamé que soit « mis en œuvre un vrai processus de reconnaissance du peuple corse et de décolonisation », que soit rendue « la terre aux Corses » et que « le retour de [leurs] frères » soit permis.

Le commando a ensuite revendiqué l'action et les tirs contre la gendarmerie de Montesoru à Bastia, qui auraient eu lieu dans la nuit de lundi à mardi. Au terme de cette déclaration, l'un de ces hommes armés a pointé son pistolet en l'air et ouvert le feu à plusieurs reprises. Le groupe est reparti en laissant un tract derrière lui. La scène a été filmée par un témoin et diffusée sur Facebook.

Un tract qui rappelle une intervention en septembre dernier

Le document intitulé « Texte du FLNC » revient sur les revendications de ce groupe clandestin. Les auteurs de ce tract sous-entendent que ce mouvement vient d'être créé : « Nous, patriotes corses, avons décidé de nous unir pour reconstituer le FLNC sur la base de son manifeste historique du 5 mai 1976 », indiquent-ils en préambule.

Cette formule rappelle un extrait identique qui était présent dans un communiqué du « FLNC per l'indipendenza » distribué en septembre dernier dans le secteur de la Castagniccia, souligne Corse-Matin, qui a repéré de nombreuses similitudes entre les deux communiqués.

Au lendemain de la distribution de ces tracts à cette période, une enquête avait été ouverte par le parquet national antiterroriste pour « association de malfaiteurs » et « infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste ».

Un impact de balle relevé sur une fenêtre de la gendarmerie

Ce mardi, lorsque le commando a évoqué les tirs sur la gendarmerie de Montesoru à Bastia, il faisait référence à un événement qui se serait produit la nuit précédente. Un impact de balle a effectivement été relevé sur une fenêtre d'un bureau de l’État-major situé au dernier étage de la caserne, précise France 3.

Des gendarmes avaient entendu un bruit ressemblant à une détonation vers 3 heures du matin. Des techniciens spécialisés de l'Identification criminelle ont procédé à des relevés de traces et indices sur place.

Une enquête a été ouverte et confiée à la Section de recherche (SR) pour faire la lumière sur cet événement. Par ailleurs, le parquet national antiterroriste a également été saisi, a indiqué la procureure de la République de Bastia, Caroline Tharot, qui n'a pas souhaité communiquer.

En 2014, le FLNC avait annoncé qu'il déposait les armes après quatre décennies marquées par plus de 4 500 attentats revendiqués.