Le jeudi 9 juillet 2020 à 21:22
Le tribunal correctionnel de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) a statué ce jeudi sur des faits plutôt singuliers commis en septembre 2018, sur la commune d'Yvignac-la-Tour, près de Dinan (Côtes-d'Armor). Ce jour-là, trois jeunes avaient tenté de cambrioler une maison, profitant de l'absence de son propriétaire qui se trouvait à l'étranger, rapporte France Bleu.
Les voleurs avaient brisé le carreau d'une fenêtre de cette longère servant d'entrepôt d'objets, avant de constater que des pièges explosifs avaient été placés un peu partout. Contre toute attente, les trois cambrioleurs avaient alerté les gendarmes.
La maison piégée de toutes parts
Sur place, les militaires avaient constaté la présence de dispositifs explosifs installés aux fenêtres et aux portes. Ils avaient alors fait appel aux démineurs pour désamorcer les pièges tendus avec des morceaux de ficelle. Les spécialistes avaient œuvré sans incident, et le matériel, composé de grenades lacrymogènes, de canons avertisseurs, de cartouches et de Gomm-cogne, avait été saisi.
Quelques jours plus tard, la procureure de la République de Saint-Brieuc avait pris la décision d'engager des poursuites judiciaires contre le propriétaire des lieux pour « mise en danger de la vie d’autrui » ainsi que « détention d’un dépôt d’armes et de munitions ».
Certains explosifs auraient pu tuer un intrus
C'est ainsi que le retraité, conservateur de musée à l’étranger, et deux des trois cambrioleurs se sont retrouvés au tribunal ce jeudi. À la barre, le septuagénaire, ancien militaire et garde du corps, a assuré avoir « un trop grand sens de la vie pour penser à tuer des gens ».
Il a ajouté que cette maison, héritée de son père, n'a ni eau courante ni électricité. Par conséquent, il ne pouvait « pas mettre d’alarme » alors qu'il y entreposait des objets personnels.
L'homme à la carrure massive a toutefois reconnu avoir été négligent. D'autant que d'après des expertises effectuées sur les engins explosifs récupérés, certains auraient pu tuer n’importe quel intrus. Le voisinage était au courant que la maison était piégée. Les trois jeunes aussi, et ils auraient tenté le cambriolage par défi.
Des objets volés dans la maison
D'ailleurs, quelques jours après leur première expédition permettant le retrait des pièges, ils étaient retournés sur place pour y dérober des montres, un revolver et de l’argent. Les deux prévenus qui comparaissaient pour ces vols ont été condamnés à deux et trois mois de prison avec sursis.
Le propriétaire des lieux a, quant à lui, écopé d'une amende de 2 000 euros avec sursis et d'une interdiction de détenir des armes de catégories A et B durant trois ans.