Le jeudi 7 mars 2024 à 12:10
Un médecin généraliste de Morteau (Doubs) a été mis en examen ce mardi pour un viol et des agressions sexuelles sur vingt de ses patientes, selon des informations communiquées par le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux. Âgé de 66 ans, le praticien est poursuivi pour un viol et vingt agressions sexuelles par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction. Dans l'attente de son procès, il a été placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction formelle d'exercer la médecine.
Les enquêteurs ont commencé à recevoir les premières plaintes en janvier 2024, et les faits reprochés s'échelonneraient d'avril 2023 à février 2024. Les investigations menées par les gendarmes de Morteau et de Pontarlier ont permis d'interroger plus de 200 personnes, au cours desquelles certaines patientes ont témoigné que le médecin avait eu des gestes déplacés envers elles, notamment en leur touchant les seins sous prétexte d'examens médicaux non justifiés.
Le médecin affirme que «les patientes n’ont pas compris le sens de ses actes thérapeutiques»
"Ces gestes s’accompagnaient de remarques sur leur plastique et d’actes de séduction absolument inappropriés, selon ces femmes en situation de vulnérabilité après avoir dû se dénuder, alors qu’elles venaient pour une tout autre raison", a précisé le magistrat. La majorité des victimes présumées ont entre 18 et 30 ans. "Le mis en cause nie tout. Il explique qu’il est resté dans le strict cadre médical et que les patientes n’ont pas compris le sens de ses actes thérapeutiques", poursuit le procureur.
Bien que le médecin soit officiellement à la retraite, il continuait d'exercer quelques jours par semaine dans un cabinet temporaire mis en place par la mairie de Morteau pour répondre à la pénurie de praticiens dans la région. Le procureur a également noté qu'à ce jour, seules les patientes ayant consulté à Morteau ont rapporté des faits. Aucun témoignage n'a émergé de sa patientèle d'Étalans, ville où le médecin exerçait avant sa retraite. Étienne Manteaux encourage toute autre victime potentielle à se manifester et à contacter la gendarmerie.