Le mercredi 3 décembre 2025 à 14:54
Un homme de 53 ans, cadre supérieur dans le secteur de la santé, a été enlevé en plein jour devant son domicile d'Eaubonne (Val-d'Oise) puis violemment passé à tabac par ses ravisseurs, qui ont utilisé des vidéos de sévices pour tenter d'extorquer une rançon à son fils de 19 ans se trouvant à Dubaï. La victime a été retrouvée en fin de soirée grièvement blessée près de Louvres (Val-d'Oise). Les enquêteurs étudient notamment le lien possible avec les activités très rémunératrices de son fils dans le domaine informatique.
Les faits se sont produits ce lundi 1er décembre, en milieu d'après-midi, vers 15h30, dans un quartier pavillonnaire d'Eaubonne, alors que la victime sortait de son domicile, d'après une source proche du dossier, confirmant une information de RTL. Cet homme de 53 ans, cadre supérieur dans le secteur de la santé, a été saisi de force devant son pavillon par quatre hommes vêtus de noir, cagoulés et gantés. Les ravisseurs l'ont fait monter dans un utilitaire avant de prendre la fuite. Quelques affaires, visiblement jetées depuis le véhicule, ont ensuite permis de l'identifier rapidement : ses chaussures ont été retrouvées à quelques mètres du lieu de l'enlèvement, puis son téléphone portable un peu plus loin.
Dans les heures qui ont suivi, la victime a été filmée à plusieurs reprises par ses ravisseurs. Une demande de rançon a également été adressée au fils du quinquagénaire. Sur les premières images, la victime apparaît encore habillée, les poignets entravés. Elle est ensuite montrée bâillonnée, avant d'être finalement dénudée et rouée de coups dans une forêt, alors que la nuit était tombée.
Retrouvé errant au bord d'une route
L'homme a finalement été libéré en fin de soirée, à proximité de Louvres (Val-d'Oise). Selon les premiers éléments, cette libération est intervenue volontairement de la part des ravisseurs. Il a été retrouvé errant au bord d'une route, pris en charge par les secours puis transporté en urgence à l'hôpital.
Malgré son jeune âge, le fils de la victime apparaît aujourd'hui comme la véritable cible de cette opération criminelle. Âgé de 19 ans et déscolarisé depuis plusieurs années, il disposerait de compétences rarissimes en matière de sécurité informatique et exercerait des activités très rémunératrices, indique Le Parisien. Les forces de l'ordre s'intéressent à ce profil très particulier, et le lien avec le secteur des cryptomonnaies reste à ce stade une hypothèse évoquée par certaines sources. Ce jeune homme s'est réfugié à Dubaï il y a plusieurs semaines car il savait potentiellement menacé. Lundi soir, quelques heures après l'enlèvement de son père, il aurait reçu les vidéos envoyées par les ravisseurs, mais n'aurait pas donné suite aux demandes de rançon.
Compte tenu de la gravité des faits, la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris a été saisie. L'enquête a été confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée Val-d'Oise (DCOS 95), en lien avec l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).
Des enlèvements sur fond de rançons en cryptomonnaies
Ce dossier s'inscrit dans un contexte plus large de violences ciblant des profils à hauts revenus. Au début de l'année 2025, plusieurs enlèvements ultra violents dans le secteur des cryptomonnaies avaient déjà mobilisé les services spécialisés. En janvier, David Balland, cofondateur de Ledger, avait été enlevé. Torturé, il a eu un doigt sectionné afin de contraindre le paiement d'une rançon en bitcoins (BTC). Environ trois millions d'euros ont été transférés, mais la majorité des fonds a pu être bloquée. Le lendemain, l'homme a été libéré à Châteauroux (Indre) après une intervention des gendarmes du GIGN. Sa compagne a été retrouvée ligotée dans le coffre d'un véhicule dans l'Essonne le lendemain.
En mai, c'est un père de famille et homme d’affaires qui avait été enlevé dans le XIVe arrondissement de Paris, puis séquestré. Ses ravisseurs lui ont également sectionné un doigt. Peu après, une tentative d’enlèvement avait visé la fille de Pierre Noizat, fondateur de la plateforme Paymium.