Le lundi 5 juillet 2021 à 11:26 - MAJ lundi 5 juillet 2021 à 11:54
« Elle m’énerve. Je vais la tuer, je vais l’enterrer et
personne ne la retrouvera ». Ce sont les mots qui auraient été
lâchés par Cédric Jubillar et qui ont été relevés sur une écoute
téléphonique, plusieurs semaines avant la disparition de sa femme,
rapporte Le Parisien. Placé en garde à vue le 16 juin,
le suspect a été interrogé par les gendarmes de la section de
recherches de Toulouse durant 48 heures. Ses parents également,
sous le même régime.
Sa mère, Nadine, 50 ans, a affirmé aux gendarmes qu'elle avait bien entendu son fils prononcer ces mots. "Sur le coup, je n’ai pas pris ça au sérieux", a-t-elle tempéré. C’était un matin, entre fin octobre et début novembre, sur un parking situé à proximité de son lieu de travail détaille le quotidien francilien. La mère du mis en cause qui était jusqu'ici convaincu de l’innocence de son fils, aurait alors décidé d'aider les enquêteurs à obtenir des aveux.
« Je n’ai rien fait maman… »
Une confrontation a été organisée après que les gendarmes ont présenté de nouveaux éléments du dossier à la mère de famille. Certains ont été révélés par le procureur de la République le 18 juin lors de sa conférence de presse, d'autres non, dans le but de préserver les investigations qui sont toujours en cours. Durant ce face à face, Nadine Jubillar exhorte son fils a dire ce qu'il s'est passé la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines (Tarn). « Tu es mon fils, je t’aime et je serai toujours là pour toi… Mais parle s’il te plaît », sanglote-t-elle. « Je n’ai rien fait maman… », répète le suspect de 33 ans. Ce dernier a été mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint" puis écroué quelques heures plus tard.
Des éléments qui ne tiennent pas selon les avocats de Cédric Jubillar
Les avocats du suspect contestent que Cédric Jubillar ait dit "je vais l'enterrer" et affirment que le reste des mots ont été prononcés sous le coup de la colère. Mes Alexandre Martin et Emmanuelle Franck réfutent également de nombreux éléments donnés par le procureur de la République lors de sa conférence de presse, à commencer par la Peugeot 207 garée sur le trottoir en face de la maison du couple, que Delphine stationnait toujours dans le sens inverse. La voiture était positionnée dans l'autre sens lors de l'intervention des gendarmes, la nuit du drame. Les deux avocats estiment qu'il n'est pas possible de considérer que la mère de famille se garait toujours de la même façon.
Même chose concernant les traces de buée relevées sur les vitres de la voiture, ou au sujet de la couette présente dans la machine à laver au moment de l'arrivée des militaires, celle sur laquelle aurait dormi Delphine. Pour ces deux points, aucune constatation formelle n'a été réalisée sur-le-champ par les enquêteurs ont appuyé les deux avocats. Ces derniers défendent ce mardi devant la cour d’appel de Toulouse la remise en liberté de leur client.