Émeutes à Bastia : 93 blessés dont 70 policiers et gendarmes, 650 cocktails Molotov utilisés par les émeutiers

Les émeutes en marge de la manifestation de soutien à Yvan Colonna ont été particulièrement violentes ce dimanche à Bastia, faisant près de 100 blessés. Le calme n'est revenu que peu après 22 heures. Les forces de l'ordre ont été la cible de plusieurs centaines de jets de cocktail Molotov mais également d'engins explosifs improvisés.
Émeutes à Bastia : 93 blessés dont 70 policiers et gendarmes, 650 cocktails Molotov utilisés par les émeutiers
De violents incidents se sont déroulés à Bastia ce dimanche. (Raphaël Poletti / PhotoPQR / Corse Matin / Maxppp)
Par Actu17
Le lundi 14 mars 2022 à 16:12 - MAJ mardi 15 mars 2022 à 08:50

93 personnes ont été blessées durant les violences ce dimanche à Bastia alors que se tenait une nouvelle manifestation de soutien à Yvan Colonna, dont 70 membres des forces de l'ordre selon nos informations. 41 policiers, dont 38 CRS : quatre d'entre eux ont été transportés à l'hôpital. 29 gendarmes ont également été blessés, dont 14 qui ont été amenés à l'hôpital. En outre, 23 manifestants ont été blessés.

Les forces de l'ordre ont essuyé près de 650 jets de cocktails Molotov. Avant le départ du cortège, elles avaient découvert des sacs de course qui contenaient près de 400 cocktails Molotov. Au total, les policiers et les gendarmes - qui étaient 368 - ont répliqué par 3900 grenades lacrymogènes au cours des affrontements.

Environ 7000 personnes ont participé à la manifestation. Il n'y a pas eu d'incident jusqu'à l'arrivée du cortège devant la préfecture vers 15h30. Quelques centaines d'individus encagoulés s'en sont alors pris au bâtiment de l'État, qui a été la cible de jets de cocktails Molotov.

Des engins explosifs improvisés contenant du plomb

Les policiers et les gendarmes ont essuyé des tirs de mortiers d'artifice, des jets de boules de pétanque et de ballasts. Les vitres de l'hôtel des impôts ont été brisées par une centaine d'émeutiers, qui ont mis le feu à l'intérieur. Des documents ont également été dérobés dans les locaux administratifs. L'incendie a été maîtrisé vers 18h40. Quelques minutes plus tard, sept gendarmes ont été blessés par des explosions d'engins explosifs improvisés de type "pipe bomb", contenant du plomb, à l’angle de l'avenue Maréchal-Sébastiani et de la rue César-Campinchi. Un gendarme s'est retrouvé isolé vers 19 heures et a quant à lui été violemment roué de coups par plusieurs individus. Il a été finalement été remis aux forces de l'ordre par des émeutiers.

Des bonbonnes de gaz

Les vitres du bureau de Poste situé sur l'avenue Maréchal-Sébastiani ont été soufflées par une explosion vers 20 heures. Des constatations ont été réalisées sur place.

Une cinquantaine d'individus ont également tenté de faire exploser une bonbonne de gaz qu'ils ont jetée sur les forces de l'ordre vers 21 heures. La détonation ne s'est pas produite et il n'y a pas eu de blessé. Au même moment, un commissaire de police de Narbonne (Aude) a été blessé par un tir de plomb au niveau du dos. Une heure plus tard, les policiers ont découvert plusieurs bouteilles de gaz qui étaient couplées avec des engins explosifs, chemin de l’Annonciade. Les démineurs se sont rendus sur place et ont neutralisé l'installation.

L'arme du policier fond lors de l'explosion

Un CRS a également été blessé par de l'explosif qui se trouvait sur une boule de pétanque, lancée sur les forces de l'ordre. Son arme à feu a fondu. "Ce n'est pas une manif, c'est du terrorisme", a déploré Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, en diffusant notamment une photo de l'arme détruite du fonctionnaire.

Une enquête a été ouverte concernant l'incendie de l'hôtel des impôts, l'explosion au bureau de Poste et la découverte des engins explosifs chemin de l’Annonciade. La police judiciaire est en charge du dossier. Un homme a été interpellé et placé en garde à vue durant les émeutes. Il est déjà connu des services de police.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce lundi matin qu'il se rendrait sur l'île de Beauté mercredi et jeudi, et "condamne avec la plus grande fermeté les violences commises en Corse".