Espagne : Elle se suicide après la diffusion d'une vidéo sexuelle dans son entreprise

Espagne : Elle se suicide après la diffusion d'une vidéo sexuelle dans son entreprise
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 29 mai 2019 à 22:49

La victime était harcelée depuis qu’une grande partie des 2 500 employés de sa société avait visionné sa vidéo intime.

Ce mercredi, la police espagnole a annoncé enquêter sur le suicide d’une femme de 32 ans, mariée et mère de deux jeunes enfants, qui aurait subi un harcèlement au travail. Plusieurs centaines de ses collègues auraient vu sur internet une vidéo privée à caractère sexuel la concernant.

« Il y avait des regards, des gens qui allaient la voir à son poste de travail... »

Enregistrée cinq ans auparavant, la vidéo diffusée via WhatsApp avait été vue par une importante partie des employés de l’usine Iveco de San Fernando de Henares, près de Madrid, où elle travaillait.

L’un de ses collègues, également délégué CGT, dénonce « des regards », et « des gens qui allaient la voir à son poste de travail pour savoir qui était la collègue [de la vidéo] ». « Elle a souffert d’une grande pression » a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision espagnole La Sexta Ivan Cancho.

Une enquête pour déterminer les responsabilités

La police est en charge d’une enquête qui vise à démontrer ou non le lien de cause à effet entre le suicide et la diffusion de la vidéo à caractère sexuel. Elle devra aussi déterminer les responsabilités de chacun, le cas échéant.

Le syndicat Commissions ouvrières (CCOO), auquel la victime était adhérente, a dénoncé l’inaction de l’entreprise malgré qu’elle était informée des faits de harcèlement depuis le 23 mai. Le syndicat a annoncé qu’il allait déposer plainte auprès de l’inspection du travail. Pour sa part, l’entreprise n’a pas communiqué sur le sujet.

3 mois à 1 an de prison encourus

Quand la diffusion d’enregistrements audiovisuels d’une personne sans son autorisation « porte gravement atteinte à l’intimité de cette personne », le Code Pénal espagnol prévoit une peine allant de 3 mois à 1 an de prison pour son auteur.