Le dimanche 20 septembre 2020 à 20:12
2000 personnes rassemblées pour une nuit de fête, en toute illégalité, durant cette période de crise sanitaire, alors même que les indicateurs montrent une dégradation de la situation épidémique ces dernières semaines. Les forces de l'ordre n'ont pu évacuer ces centaines de personnes qu'à 6 heures ce dimanche matin.
Ces dernières s'étaient installées ce samedi soir sur un terrain situé entre l'écluse de la Seine et la gare de Vigneux. Les policiers sont intervenus et ont bloqué l'accès au site. "Sans ça, nous aurions eu 1500 personnes de plus", a précisé le maire de la commune, Thomas Chazal, au journal Le Parisien.
Les fêtards avaient bien préparé leur nuit : "Il y avait un chapiteau immense, des food-trucks, des toilettes mobiles…", a-t-il expliqué.
La ville de #Vigneux et son maire, Thomas Chazal, condamnent la #Rave illégale qui a lieu sur le terrain du moto cross la nuit dernière, rassemblant plus de 1800 personnes venant de Paris. https://t.co/RUr8HAhHKs pic.twitter.com/xsmjPzA8Vh
— Vigneux-sur-Seine (@VilledeVigneux) September 20, 2020
"La Municipalité condamne aussi le saccage du terrain et la méthode employée par les organisateurs qui ont abusé les locataires du terrain de moto cross, propriété du Port autonome de Paris, prétextant un tournage vidéo, pour organiser ce type de rassemblement illégal qui frappe de nombreuses communes sur toute la France", peut-on lire sur le site de la municipalité.
Rave party illégale et non autorisée à Vigneux sur Seine, le maire Thomas chazal s’est rendu sur place dès les 1er signalement des nuisances sonores et a mobilisé tous les effectifs de police du département en lien avec le préfet afin de gérer l’évacuation des 2000 individus. pic.twitter.com/wFcnsZDsTx
— Norman (@NormanCHARLES91) September 20, 2020
Des images amateurs ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Elles permettent de constater l'ampleur de l'événement et surtout l'absence totale de distanciation sociale, même si certains fêtards portaient un masque.
c’est une grosse blague.
Hier soir, Vigneux-sur-Seine, gros festival techno : 0 distanciation, masque & co bien sûr #COVID19 pic.twitter.com/9mz1tAqpbf— Baptiste Delmas (@baptdelmas) September 20, 2020
La personne a l'origine de cette nuit festive pourrait être poursuivie pour mise en danger d'autrui, au regard de l'épidémie de Covid-19.
Selon la préfecture de l'Essonne, il n'était pas possible pour les forces de l'ordre d'intervenir dans la nuit car "le terrain était bordé par la Seine et la voie ferrée". "Il était impossible de confisquer le matériel tout de suite car il y aurait eu un risque de dispersion et donc de danger pour les personnes", a détaillé Christophe Deschamps, sous préfet de permanence, à nos confrères.
Un syndicat de police dénonce un manque d'effectifs
Mais pour le syndicat Alliance police nationale du département, le manque d'effectif a empêché la moindre intervention. "Que peuvent faire 50 policiers face à 2000 personnes ?", s'interroge Claude Carillo, secrétaire départemental de l'organisation syndicale de gardiens de la paix et gradés. "La réforme d'agglomération se poursuit malgré le manque d'effectifs et de moyens", déplore Alliance 91 sur Facebook. Ce changement va entraîner la mutualisation des effectifs et des commissariats qui vont passer de quinze à six.
Le président du Conseil départemental de l'Essonne François Durovray évoque au lendemain de cette rave party sauvage, une situation "inadmissible". "Aucune information aux élus du territoire, les forces de l’ordre débordées, des nuisances insupportables pour les riverains, et bien sûr aucune distanciation sociale", a-t-il écrit sur Facebook, ajoutant avoir "demandé une enquête" au préfet de l'Essonne.