Le dimanche 12 avril 2020 à 17:18
Le quartier sensible de Grigny 2 a été le théâtre de violences à l'encontre des policiers ces dernières 48 heures. Au cours de la semaine, les fonctionnaires avaient obtenu des informations faisant état d'une volonté de s'en prendre à eux par l'intermédiaire de guet-apens, notamment par des tirs de mortiers.
C'est ce qui s'est produit dans la nuit de vendredi à samedi. Vers 01h15, les forces de l'ordre ont reçu plusieurs appels qui expliquaient que des conteneurs poubelles avaient été incendiés à plusieurs endroits en même temps, dans le quartier de Grigny 2. Peu avant ces appels, les sapeurs-pompiers qui passaient par le rond-point Pasteur avaient alerté qu'ils avaient été la cible de tirs de mortiers. Des tirs qui n'ont heureusement fait aucun blessé.
Un dispositif de police a été mis en place afin d'intervenir dans le quartier, et ainsi permettre aux pompiers d'éteindre les différents incendies. Dès leur arrivée sur place, les policiers ont été attaqués, par des jets de projectiles mais également par des tirs de mortiers d'artifice, en nombre. Il s'agissait très clairement d'un nouveau guet-apens dans ce quartier de reconquête républicaine (QRR), un dispositif mis en place en 2018 par le gouvernement. Les forces de l'ordre ont répliqué par des moyens lacrymogènes et des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD).
Les agresseurs prennent la fuite, aucun n'a pu être interpellé
L'intervention des fonctionnaires de la Compagnie départementale d'intervention (CDI) a permis de repousser les assaillants qui se sont réfugiés dans des halls d'immeuble avant de disparaître. Les quatre incendies différents ont alors pu être éteints et le calme est revenu vers 02h30.
Aucun des agresseurs n'a pu être interpellé et il n'y a pas eu de blessé signalé. Des vidéos amateurs montrant ces violences urbaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat de police SGP-FO évoque la "loi de caïds sur les habitants".
Grigny cette nuit, pompiers et policiers piégés, caillassés, cibles de mortiers.
La raison : rejet du confinement pour maintenir le trafic de stups. Des journaux palabrent répression dans les quartiers. Nous, nous témoignons de loi de caïds sur les habitants. #confinementjour26 pic.twitter.com/MreWcioWmv— Linda Kebbab (@LindaKebbab) April 11, 2020
Macron a dit qu’on était en guerre aussi... Grigny 91 pic.twitter.com/GLeN4KdrX0
— stayfi (@bilel_flh) April 12, 2020
L'hélicoptère des forces de l'ordre visé par des tirs de mortiers
Les faits se sont répétés dans la nuit de samedi à dimanche. Alors que l'hélicoptère des forces de l'ordre survolait le quartier de Grigny 2 pour réaliser une sécurisation, plusieurs individus ont utilisé des mortiers d'artifice contre l'aéronef qui a dû rebrousser chemin indique une source policière. De nouveaux incidents ont éclaté au cours de la nuit, plus légers, sans faire de blessé.
"Le climat était très tendu à Grigny 2 dans la nuit de vendredi à samedi", nous explique cette même source, alors que "les trafics de stupéfiants sont pratiquement à l'arrêt à cause des mesures de confinement". "La situation pourrait devenir explosive" lorsqu'elles prendront fin prévient-t-elle.