Eure-et-Loir : Le violeur en cavale se fait passer officiellement pour mort pour échapper à la justice

Un homme de 22 ans, bien connu de la justice et accusé d'avoir commis un viol, a tenté de disparaître pour échapper à ses responsabilités. Il a fait de faux documents qui ont été remis en mairie, afin de signaler son décès et ainsi passer sous les radars. Sa trace a été retrouvée en Belgique en août dernier.
Eure-et-Loir : Le violeur en cavale se fait passer officiellement pour mort pour échapper à la justice
Le palais de Justice de Nice. (Illustration/photo David Franklin/shutterstock)
Par Actu17
Le vendredi 22 octobre 2021 à 15:18 - MAJ vendredi 22 octobre 2021 à 17:39

Quoi de plus simple que de se faire passer pour mort lorsqu’on veut échapper aux poursuites judiciaires ? C’est l’incroyable stratagème imaginé par ce jeune homme de 22 ans qui a été interpellé le 16 août 2021, à Liège (Belgique) selon nos informations. Ce délinquant récidiviste a formulé une demande de remise en liberté, mercredi 20 octobre devant la chambre de l’instruction de Versailles (Yvelines). « Ce sont des faits gravissimes, souligne un magistrat du parquet général qui remarque que ce jeune homme a brisé toute la confiance que la justice lui avait accordé ». Le juge de la détention de Chartres (Eure-et-Loir) avait ordonné son incarcération le 27 août dans le cadre d’une sordide affaire de viol. Il est désormais aussi poursuivi pour « faux et usage de faux » après avoir officiellement déclaré son décès à la mairie de Morsang-sur-Orge (Essonne).

Cette incroyable histoire commence le 18 septembre 2020 à l’hôpital psychiatrique Henri Ey du Courdray (Eure-et-Loir), lorsqu’une employée remarque qu’un patient semble en détresse et recueille ses confidences. Ce jeune homme épileptique et souffrant d’un retard mental, raconte que Tony l’a violé en utilisant du shampoing. La victime précise, devant les enquêteurs, qu’elle avait d’abord accepté de lui pratiquer une fellation contre cinq cigarettes. Tony est interpellé et placé en garde à vue. Il nie les faits de viol avant d’être mis en examen et remis en liberté sous contrôle judiciaire. « Il avoue avoir remis des cigarettes à ce garçon. Mais avance, qu’il n’aurait pas pu le violer car les médicaments, qu'il prenait quotidiennement, rendaient l’acte physiquement impossible », précise une source proche de l’affaire.

La personnalité de ce jeune homme est pour le moins inquiétante. Il est sous curatelle. Mais sa mère confirme que cet enfant adopté souffre de troubles du comportement depuis l’âge de 7 ans. Elle ajoute qu’il est devenu si violent qu’il est ingérable. Au point qu’il a égorgé le chien d’une amie. « En fait, j’ai défendu mon chien, souffle-t-il. Je n’aurais pas dû faire une chose pareille ». Le psychiatre estime que lors des faits de viols, son discernement n’était ni aboli ni altéré. Lors d’une précédente expertise, un médecin diagnostique des troubles de l’anxiété et une hyperactivité qui font de lui un « être antisocial et dangereux ». Son casier judiciaire est lourd de huit condamnations pour des délits liés aux stupéfiants, des violences et menaces de mort.

"J’ai fait ça parce que je pensais que j’allais prendre de la taule"

Dans le cadre de son contrôle judiciaire, Tony doit pointer à la gendarmerie de son village. Mais il ne s’y rend que trois ou quatre fois. Il ne se déplace pas plus pour se rendre à la convocation devant le juge d’instruction en février dernier. Le magistrat apprend qu’il a pris la fuite en Belgique avec son compagnon et un mandat d’arrêt européen est délivré. Les policiers belges rapportent qu’ils ont contrôlé une personne correspondant à Tony. Mais en interrogeant leur fichier, ils ont découvert qu’il était officiellement mort. Son décès a été déclaré, par son petit ami, en mairie de Morsang-sur-Orge sur la base de faux documents. « En l’occurrence c’est très simple, il suffit de présenter un faux certificat de décès provenant d’un médecin et la pièce d’identité du défunt », explique un agent de la préfecture.

L’intention était double : échapper aux poursuites judiciaires, mais aussi d’escroquer l’assurance Aviva. Grâce à ce stratagème, sa curatelle a été levée et il a fait annuler une convocation devant le tribunal avec reconnaissance de culpabilité. « J’ai fait ça parce que je pensais que j’allais prendre de la taule et je n’avais pas envie de me retrouver en prison. J’ai fait des faux », avoue-t-il. Tony soutient qu’il s’est rendu au consulat français en Belgique pour faire annuler son décès. Il a été maintenu derrière les barreaux.