Le mardi 6 juin 2023 à 14:34
Une assistante maternelle à domicile âgée de 28 ans a été mise en examen pour le meurtre de deux de ses nouveaux-nés dont les corps ont été retrouvés cachés à son domicile situé dans la petite commune de Bû (Eure-et-Loir), a annoncé ce lundi le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, confirmant une information de L'Écho Républicain.
La jeune femme, inconnue de la justice et également mère de deux autres enfants de 3 et 9 ans, a été placée en détention provisoire le 27 avril dernier, suite à cette mise en examen pour "homicides volontaires sur mineurs de moins de 15 ans". "Une expertise psychiatrique est en cours", a précisé le magistrat, ajoutant que l'enquête vise à "comprendre les motivations" de la jeune femme.
Le 19 avril, la suspecte, agréée assistante maternelle à domicile, s'est présentée aux urgences gynécologiques de l'hôpital de Dreux en raison de saignements. Elle a affirmé aux médecins avoir fait une fausse couche après deux mois de grossesse, mais les informations de son dossier médical indiquaient que son accouchement était prévu en mai.
Peu convaincue par ses explications, l'équipe médicale a alerté la gendarmerie. Les autorités ont ainsi découvert le corps d'un nouveau-né dans un sac plastique près de la pompe de la piscine familiale lors d'une perquisition le 19 avril. La jeune femme a avoué avoir accouché à domicile et avoir placé une serviette sur le visage du bébé "pour éviter que son compagnon l'entende crier".
Lors d'une seconde audition, elle a révélé une autre grossesse qu'elle avait cachée à son compagnon. Elle avait accouché à domicile en novembre 2021, et selon ses dires, le bébé ne respirait pas. Une nouvelle perquisition a permis de découvrir un second corps, enveloppé dans une couette et caché dans le garage, dix-huit mois après l'accouchement.
Mis hors de cause, le père est «au bord de la dépression»
Frédéric Chevallier a précisé que le compagnon de la mise en cause, bien que "sonné" par ces découvertes, "n'est pas concerné par l'enquête". Il a toutefois admis avoir eu des doutes sur d'éventuelles grossesses de sa compagne. Le magistrat a estimé qu'à ce stade, l'homme n'est considéré que comme une victime. L'avocat du père, Me Vincent Rivierre, a affirmé que son client n'est pas impliqué dans cette procédure judiciaire et n'a rien à se reprocher, précisant qu'il est "au bord de la dépression" suite à cette macabre découverte.