Le dimanche 6 avril 2025 à 19:52
Deux hommes ont été blessés par balles en fin de journée, samedi 5 avril, au lieu-dit Bouit, sur la commune de Rions (Gironde). L’un d’eux, grièvement atteint, a été évacué en urgence absolue vers le CHU de Bordeaux, selon une source proche de l'affaire, confirmant une information d'Ici. Le tireur était toujours en fuite ce dimanche, a indiqué la gendarmerie.
Les faits se sont produits aux alentours de 18 heures dans ce hameau excentré, connu depuis plusieurs années pour être marqué par des activités liées au trafic de stupéfiants. Selon les premiers éléments, un individu a ouvert le feu sur deux locataires d'une maison divisée en trois logements. L’enquête a été confiée à la compagnie de gendarmerie de Langon, sous l’autorité du parquet de Bordeaux.
Le maire de la commune, Vincent Joineau, s’est rendu sur les lieux dans la soirée. Selon lui, cette tentative de meurtre s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes liées à un point de deal identifié depuis une dizaine d’années. "Il y a un individu qui est arrivé. De ce que j'en sais, c'est qu'il est venu armé. Ce que je peux dire, c'est que c'était programmé", a-t-il déclaré à France 3. L’élu précise qu’un des locataires visés serait un trafiquant déjà condamné, tandis qu’un autre serait impliqué dans la production et la vente de cannabis.
«Ça ne peut plus durer», lance le maire
Ce hameau fait l’objet d’une attention particulière de la municipalité depuis 2021. Vincent Joineau affirme avoir multiplié les signalements auprès de la sous-préfecture de Langon et de la gendarmerie pour alerter sur la situation. Il évoque également des mesures prises pour limiter les nuisances, comme l’installation d’enrochements destinés à empêcher les allées et venues des trafiquants, sans succès. "J’ai fait installer des enrochements pour empêcher le stationnement des dealers devant le hameau", indique-t-il, déplorant qu’ils aient été déplacés.
L’élu affirme avoir lui-même été agressé au printemps 2024 dans ce contexte, et souligne les difficultés rencontrées par les habitants du logement central, pris entre les deux locataires soupçonnés de trafic. "Ils ont des problèmes de voisinage parce qu'il y a du bruit, il y a du passage, il y a des insultes, il y a du trafic".
Tout en saluant la patience des riverains, Vincent Joineau appelle la justice à intervenir : "Ça ne peut plus durer. Donc, à un moment donné, là, il faut que la justice s'occupe aussi". Il espère également que les procédures permettront de sanctionner le propriétaire du bâtiment, "qui loue à des dealers" et qui, selon lui, n’a jamais répondu aux sollicitations de la mairie.