Le lundi 11 février 2019 à 18:19
Plus de 11 ans après les faits, le brigadier-chef Jocelyn C. fait de nouveau face à la justice.
Le policier poitevin comparaît ce lundi devant la Cour d’Assises de la Gironde. Il est poursuivi pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique », et encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Une intervention de police-secours
Tout a basculé le 14 août 2007 à Poitiers, alors que le brigadier-chef Jocelyn C. intervenait sur une mission de Police-Secours. Un homme ivre, potentiellement armé et dangereux avait surgi en une fraction de seconde, fatale.
Le suspect, violent avec sa femme était menaçant et insultant envers les policiers. Au début de l’intervention, il avait été vu en possession d’un couteau ensanglanté, rapporte Sud Ouest.
Les policiers suivent les traces de sang
Le forcené, Olivier Massonaud, avait pris la fuite à la vue de la patrouille. Une course-poursuite s’en était suivie en pleine nuit. Les policiers à sa suite se fiaient aux traces de sang au sol pour le localiser. Ils lui avaient lancé « Bouge pas, bouge pas ! », mais le suspect qui se dissimulait entre deux voitures avait surgi soudainement et sauté sur un fonctionnaire. Ce dernier avait paré l’attaque en usant de sa lampe torche.
Une balle dans l’abdomen
Simultanément à l’attaque, le chef de quart de permanence Jocelyn C. avait fait feu à une reprise. Il se trouvait à trois mètres de l’agression et craignait alors pour la vie de son collègue. Le forcené avait été atteint mortellement par une balle au niveau de l’abdomen.
La légitime défense reconnue... dans un premier temps
L’enquête de la police des polices avait conclu à un tir en légitime défense, de même que la justice en première instance. Le père du forcené avait fait appel de la décision. La Cour d’Appel de Bordeaux avait finalement jugé que « les moyens de défense utilisés par Jocelyn C. » étaient « disproportionnés par rapport à la gravité de l’atteinte ».
Maître Laurent-Franck Lienard défend la thèse de la Légitime défense
Après onze ans de procédure et de nombreux rebondissements, le policier se retrouve aujourd’hui, de nouveau, face à la justice. Le père du forcené s’est constitué partie civile. De son côté, Maître Laurent-Franck Lienard, spécialiste des questions de l’emploi des armes par les forces de l’ordre, défendra cette semaine la thèse de la légitime défense d’autrui. Pour lui, le policier s’est retrouvé face à « un danger de nature létale dans l’esprit du bon père de famille ». Une affaire à suivre.