Le samedi 23 novembre 2024 à 03:53 - MAJ samedi 23 novembre 2024 à 12:42
Un jeune homme de 22 ans a été neutralisé par les tirs des policiers à Saint-Mandé (Val-de-Marne) au cours d'une intervention en pleine rue, dans la nuit de vendredi à samedi, a appris Actu17. Le suspect a pointé une arme de poing sur les forces de l'ordre, ce qui a entraîné leur riposte. Grièvement blessé, l'homme a été transporté à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil alors qu'il était entre la vie et la mort. Ses motivations restent à éclaircir.
Selon les premiers éléments, les faits ont débuté lorsqu'un homme de 36 ans (et non une femme comme évoqué initialement, ndlr) a alerté la police vers 1 heure. Il a indiqué qu'il était suivi dans la rue par un individu qui le menaçait de mort, depuis le métro Saint-Mandé (Ligne 1) sur l'avenue de Paris, et qu'il se trouvait à Saint-Mandé. Un suspect qu'il aurait repéré depuis la station Nation, à Paris. La victime s'est réfugiée au poste de police municipale de la ville situé place Charles-Digeon. Les policiers municipaux ont tenté de contrôler l'individu, mais celui-ci a exhibé une arme. "A la vue des policiers, le mis en cause prenait la fuite puis finissait par s’arrêter en faisant face aux policiers, tout en tenant une arme de poing dans les mains", décrit le parquet de Créteil. Les fonctionnaires ont alors utilisé un pistolet à impulsion électrique (PIE) pour le maîtriser, sans réussite.
Un équipage de trois policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Vincennes est arrivé sur place. Le suspect a refusé de lâcher son arme de poing, qu'il a pointée sur les fonctionnaires, qui ont alors tous les trois ouvert le feu. Touché à l'abdomen, l'agresseur a été pris en charge par les secours. Il était muni d'une arme de poing de type Sig Sauer P320 de calibre 9 mm "avec une cartouche chambrée et deux cartouches non percutées", précise le parquet. L'homme était également armé d'un long couteau de cuisine. "La victime des menaces déclarait qu’à aucun moment, le mis en cause n’avait tenu de propos antisémites", souligne la même source, alors que de premières informations au cours de la nuit faisaient état d'insultes antisémites.
Les images de vidéoprotection confirment «le déroulement des faits»
"La première exploitation de la vidéosurveillance confirmait le déroulement des faits, et notamment l’usage, par les trois policiers, de leur arme administrative alors qu’ils étaient pointés par l’arme du mis en cause", détaille le parquet.
Les constatations des policiers étaient toujours en cours sur la place Charles-Digeon, à 3 heures. Deux enquêtes ont été ouvertes dans cette affaire. La première des chefs de menaces de mort réitérées, port d’armes de catégorie B et D, tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique, qui a été confiée aux policiers du Service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94). L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de la seconde enquête "sur les conditions d’usage de leurs armes au regard des principes de la légitime défense", ajoute le parquet.
«Nos collègues ont sauvé une vie»
"Il faut que les gens réalisent que nos collègues ont sauvé une vie, voire plus, face à une attaque dont on verra si elle sera qualifiée de terroriste", réagit Linda Kebbab, secrétaire nationale du syndicat Un1té. "La présence de policiers partout, en nombre, armés, ajoutée à leur courage et sens du devoir apporte une sécurité sans conteste pour la vie de nos concitoyens. Bravo à eux".
"Malgré de nombreuses sommations, le mis en cause potentiel n'a pas souhaité coopérer aux injonctions données afin qu'il lâche son arme, les fonctionnaires de Vincennes ont du faire feu afin d'éviter un drame", écrit le syndicat Alliance Police Nationale du Val-de-Marne, dans un communiqué sur Facebook, qui apporte "son soutien" aux policiers nationaux et municipaux qui ont participé à cette intervention. "Grâce au sang froid et au professionnalisme des collègues Vincennois, aucun blessé n'est à déplorer dans les rangs des forces de l'ordre".