Issy-les-Moulineaux : Excédé par le bruit de jeunes riverains, le voisin sort armé avant d’être abattu

INFO ACTU17. Un habitant d’Issy-les-Moulineaux a été tué, dans la nuit de vendredi à samedi, au pied de son immeuble après avoir tiré sur des jeunes de son quartier. Ces derniers l’ont désarmé avant de le blesser mortellement.
Issy-les-Moulineaux : Excédé par le bruit de jeunes riverains, le voisin sort armé avant d’être abattu
Illustration. (Jose Hernandez Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 13 juillet 2022 à 20:32

Le drame sanglant s’est noué dans la nuit du 8 au 9 juillet, rue Aristide-Briand à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Selon nos informations, un homme de 55 ans a été découvert mort sur la chaussée à hauteur du numéro 33.

D'après les premières constatations, il a été visé par deux tirs d’armes à feu, dont l’un l’a mortellement atteint au niveau de la poitrine. Son corps portait la trace d’une seconde blessure par balle à un bras mais également de plusieurs coups de couteau. Saisis des investigations, les enquêteurs du service départemental de police judiciaire (SDPJ) des Hauts-de-Seine sont rapidement parvenus à déterminer le scénario des faits : excédé par le niveau sonore des conversations de plusieurs jeunes du quartier, réunis autour d’une voiture, stationnée sous ses fenêtres, Didier, auto-entrepreneur VTC, serait descendu en découdre avec eux, après s’être emparé d’un pistolet flash-ball et d’un pistolet automatique HK de calibre 9 mm Luger qu’il détenait légalement.

Ulcéré par les éclats de voix et les invectives échangées entre quatre jeunes, la victime se serait ensuite portée à leur hauteur avant de faire feu dans leur direction avec son flash-ball. Il aurait ensuite dirigé son pistolet automatique HK vers le même groupe, puis aurait actionné la détente à deux reprises. Didier se serait ensuite vu désarmer, après avoir été poignardé par l’un des jeunes hommes visés. L’un d’entre eux a ensuite récupéré l’arme de la victime, avant de tirer deux fois sur elle, puis de prendre la fuite.

Interrogée par la police, l’épouse de Didier a décrit un compagnon "calme", tout en évoquant des réactions "impulsives", mais pas de manière "disproportionnée". Elle a également confié avoir entendu, par le passé, son époux vouloir "descendre dans la rue" pour faire cesser les nuisances sonores provoquées par des jeunes riverains depuis plusieurs semaines, en leur faisant "peur" avec son flash-ball. Des nuisances confirmées par de nombreux habitants questionnés par les enquêteurs.

Sur le déroulement des faits, la veuve de la victime a indiqué qu’elle dormait au moment du drame et qu’elle n’avait pas vu son mari quitter leur logement.

Trois suspects mis en examen

Toujours selon nos informations, dès le lendemain du meurtre, les policiers du SDPJ 92 ont interpellé deux suspects, âgés de 24 et 32 ans. L’un est domicilié dans le bloc d’immeuble où Didier a été abattu. Le second habite à Meudon. Selon les premiers éléments de l’enquête, ce dernier est soupçonné de s’être saisi de l’arme de la victime avant de lui tirer dessus. Le flash-ball et le pistolet automatique 9 mm appartenant à Didier ont été retrouvés chez lui.

Sollicitée, son avocate, Me Sarah Mauger-Poliak précise que son client "n'a pas cherché à fuir" et a "pris attache avec le commissariat par son intermédiaire" pour "répondre de ses actes". "Il était profondément choqué quand je lui ai appris le décès de la victime", affirme-t-elle. "Nous sommes encore au tout début du dossier et il sera nécessaire de bien étudier tous les éléments de cette procédure, et notamment l'hypothèse de la légitime défense. En tout état de cause, il n'y a aucune intention d'homicide dans ce dossier".

Quelques heures après ces premières interpellations, un troisième suspect, âgé de 29 ans, s’est présenté au commissariat d’Issy-les-Moulineaux pour porter plainte, considérant avoir été pris pour cible par la victime. Il a été aussitôt placé en garde à vue.

Les différentes versions livrées par les trois comparses esquissent un scénario qui laisserait apparaître plusieurs zones d’ombre. Notamment sur le comportement des jeunes visés après avoir désarmé la victime.

Les trois ont été mis en examen pour "meurtre". Deux ont été placés en détention provisoire. Le troisième a été placé sous contrôle judiciaire. Contacté, son avocat, Me Manuel Abitbol, n’a pas donné suite. Ni Me Hugues Vigier, le conseil du second suspect incarcéré dans cette affaire.

Les enquêteurs du SDPJ 92 sont toujours à la recherche d’un quatrième homme qui se serait trouvé avec les trois principaux protagonistes présumés de cette affaire au moment des faits.