Le lundi 3 janvier 2022 à 17:06
L'animateur de télévision Jean-Marc Morandini, déjà renvoyé en correctionnelle pour "corruption de mineurs", répondra aussi devant le tribunal de "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé" dans une autre affaire, a indiqué une source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.
Dans une ordonnance datée du 23 décembre, dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction chargée des investigations a ordonné le renvoi de M. Morandini devant le tribunal correctionnel de Paris pour "harcèlement sexuel" à l'égard d'un plaignant, et celui de sa société de production "Ne Zappez pas ! Production", dont il est le représentant légal, pour "travail dissimulé" à l'égard de cinq plaignants.
La magistrate a, en revanche, ordonné des non-lieux pour "harcèlement sexuel" à l'égard de quatre autres plaignants. "Il y avait eu classement sans suite de cinq plaintes, là il y a un non lieu pour quatre des cinq", a souligné Me Céline Lasek, avocate de l'animateur. Concernant la cinquième, "M. Morandini démontrera qu'il n'a pas commis de harcèlement devant le tribunal", a-t-elle ajouté.
Un pseudonyme au nom de "Catherine Leclerc"
En juillet 2016 dans Les Inrockuptibles, deux jeunes acteurs avaient accusé Jean-Marc Morandini, aujourd'hui âgé de 56 ans, d'avoir profité des castings réalisés pour une web-série érotique baptisée "Les Faucons" pour les pousser à s'exhiber nus. Selon leurs témoignages, une personne se présentant comme "Catherine Leclerc" - en réalité M. Morandini sous pseudonyme - leur avait demandé avec insistance par courriel d'envoyer des vidéos d'eux nus et des scènes de masturbation.
Au total, cinq comédiens avaient porté plainte pour "harcèlement sexuel". Ils avaient aussi dénoncé des faits de "travail dissimulé", la société de production n'ayant pas déclaré les acteurs auprès des organismes sociaux.
Saisi de cette plainte, le parquet de Paris avait classé sans suite son enquête en décembre 2016. Mais les plaignants avaient obtenu en 2018 la reprise des investigations par un juge d'instruction. Dans une autre affaire, M. Morandini, animateur sur CNews et NRJ12, a été renvoyé en juillet 2020 devant le tribunal correctionnel pour "corruption de mineur" à l'égard de deux plaignants.