Jeune fille bosniaque tondue à Besançon : cinq membres de la famille expulsés vers Sarajevo

Une jeune fille bosniaque âgée de 17 ans avait été tondue et battue par sa famille à Besançon (Doubs) en août dernier, car elle était tombée amoureuse d'un jeune Serbe chrétien de 20 ans. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que ses parents ainsi que leurs trois enfants avaient été expulsés vers Sarajevo (Bosnie) ce samedi.
Jeune fille bosniaque tondue à Besançon : cinq membres de la famille expulsés vers Sarajevo
Gérald Darmanin, le 11 septembre 2020. (photo Aurelien Morissard/IP3 Press/Maxppp)
Par Actu17
Le samedi 24 octobre 2020 à 16:57

L'affaire qui s'est déroulée à Besançon avait provoqué de vives réactions en France. Le 17 août dernier, Selma 17 ans, avait annoncé à ses parents son intention de se marier avec Dusan, 20 ans. La jeune fille avait alors été rouée de coups par ses parents bosniaques musulmans, ainsi que par son oncle et sa tante qui disposent eux, du statut de réfugié. Selma avait également été tondue.

« Comme nous nous étions engagés avec Marlène Schiappa, la famille qui s'en est prise lâchement à leur fille et nièce en la frappant et allant jusqu'à la tondre de force parce qu'elle était amoureuse d'un homme d'une autre confession, a été expulsée ce matin », a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans un communiqué ce samedi.

Les cinq membres de la famille de la jeune fille ont été interpellés à l'issue de leur procès qui s'est tenu ce vendredi, au tribunal correctionnel de Besançon. Ces derniers ont été transportés au Centre de rétention administrative de Metz, avant de partir ce samedi matin vers Sarajevo.

Déboutés du droit d'asile en décembre 2019

Les parents de Selma, arrivés en 2018 en France, avaient été déboutés du droit d'asile en décembre 2019. Leur avocate, Me Catherine Bresson, citée par Le Figaro, a expliqué que ses clients avaient déjà « signé les documents pour rentrer dans leur pays bien avant les faits », et que le voyage avait été repoussé à cause de la Covid-19.

« J'aurais souhaité que les choses ne se fassent pas de cette manière pour que ma cliente puisse dire au revoir à ses frères et sœurs », a réagi de son côté Me Céline Party, l'avocate de la victime.

Un an de prison

Lors du jugement, les parents ont été condamnés en première instance pour "violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion", à un an de prison dont quatre mois de sursis, assorti d'une interdiction du territoire français (ITF) pendant cinq ans. Le tribunal correctionnel n'a pas retenu le motif religieux des violences et ce, malgré les déclarations de la victime de 17 ans.

En outre, l'oncle qui aurait tondu la jeune fille et la tante de cette dernière, ont écopé de la même peine d'emprisonnement, sans faire l'objet d'une interdiction de territoire français. Ils sont arrivés en France en 2015 et ont acquis le statut de réfugié. Le ministère de l'Intérieur est toutefois en mesure d'engager une procédure à leur encontre auprès de l'OFPRA (l'office français de protection des réfugiés et apatrides) afin que leur statut leur soit retiré.

Selma a été prise en charge "par l'aide sociale à l'enfance et obtiendra à sa majorité un titre de séjour", précise le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée à la Citoyenneté dans leur communiqué.