Le vendredi 1 décembre 2023 à 16:28
Le frère du terroriste du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad, Karim Mohamed-Aggad, a été interpellé tôt ce vendredi matin au domicile de sa mère dans le centre-ville de Wissembourg (Bas-Rhin), une commune située à la frontière allemande, rapporte le journal Les Dernières nouvelles d'Alsace. Âgé de 33 ans, il a été interpellé par les hommes de l'antenne de Dijon du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) à 6 heures du matin, dans une maison de la rue Neuve.
Cette opération "s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et l'éloignement des personnes posant un danger à la sécurité de notre pays demandés par le ministre", a réagi la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier.
Conduit au Centre de rétention administrative de Metz
Karim Mohamed-Aggad a été déchu de sa nationalité française par un décret signé par la Première ministre Élisabeth Borne, le 15 novembre 2023. L’homme est désormais placé en instance d'expulsion. Selon la préfète du Bas-Rhin, Karim Mohamed-Aggad a été conduit au Centre de rétention administrative (CRA) de Metz en vue de son expulsion.
Né le 8 juillet 1990 à Wissembourg, Karim Mohamed-Aggad avait été condamné en 2016 à neuf ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, une peine confirmée en appel l'année suivante. Il s'était rendu en Syrie en décembre 2013 avec un groupe de jeunes de Strasbourg et Wissembourg, sous l'influence de Mourad Farès, un important recruteur de djihadistes en France. Son séjour en zone irako-syrienne, notamment dans les rangs du groupe État islamique (EI), s'est étendu jusqu'en avril 2014.
Après avoir purgé sa peine, Karim Mohamed-Aggad avait été libéré à l'été 2022, mais a été rapidement rattrapé par la justice. En septembre 2022, il a violé à deux reprises ses interdictions de déplacement, ce qui a entraîné une réincarcération pour six mois. Au tribunal correctionnel de Strasbourg, il avait admis placer "la loi de Dieu au-dessus de la loi de la République", tout en affirmant respecter les lois françaises, et condamnant les actes de son frère, Foued, l'un des tueurs du Bataclan le 13 novembre 2015.