Le samedi 9 janvier 2021 à 12:09
C'est un projet qui doit voir le jour à l'été prochain. Le ministère de l'Intérieur souhaite mettre sur pied une nouvelle unité qui se nommera "Force d'appui rapide" (FAR) a-t-on appris, confirmant une information d'Europe 1. 200 CRS - deux brigades de 100 policiers - composeront cette nouvelle unité d'élite qui sera opérationnelle 24 heures sur 24 et qui interviendra en cas de troubles graves, comme à Dijon en juin dernier, ou de violences urbaines d'ampleur. Elle devra être prête à partir en moins de 15 minutes, partout en France.
La police nationale souhaite faire de la CRS 8 cette nouvelle unité. La compagnie est installée à Bièvres (Essonne), au même endroit que les hommes du RAID. Actuellement, 150 policiers y sont affectés. Ces derniers vont se voir proposer le choix d'intégrer la FAR ou bien de demander une mutation. Les postes restants seront ouverts aux autres CRS et les candidats seront soumis à "des évaluations professionnelles, physiques et à des entretiens individuels" selon une source policière.
Un nouvel équipement
Cette unité, qui sera engagée sur le terrain sur demande du Directeur générale de la police nationale (DGPN) avec l'accord de la Direction centrale des CRS, sera mieux équipée et mieux formée. Les policiers de la FAR seront équipés de monospaces et de 4x4, mais également de tenues de maintien de l'ordre modulaire et de nouveaux casques. Ces derniers pourraient bénéficier d'une prime spécifique, alors que les CRS perçoivent une indemnité journalière d'absence temporaire (IJAT) lorsqu'ils sont en déplacement. La décision qui n'a pas encore été prise selon cette même source.
Dans un second temps, la police nationale souhaiterait constituer six autres FAR qui seront reparties en France, à l'instar de ce qui est fait pour d'autres unités d'élite comme le RAID.
"Une volonté de démantèlement des CRS" pour un syndicat
Une création qui ne satisfait pas les syndicats de policiers. "Le cœur de métier de l'organisation des CRS" est déjà "de répondre au côté nécessaire et immédiat d'intervenir" explique Alain Vastel, secrétaire national CRS du syndicat Unité SGP Police FO, à franceinfo. "Ce projet, on y voit quelque part une volonté de démantèlement des CRS dans leur organisation actuelle".
"Retirer une compagnie de L'unité de coordination des forces mobiles (UCFM) est une rupture du décret qui régit l'essence même de la création des CRS", lance le syndicat UNSA Police dans un communiqué, dénonçant dans le même temps "un projet déjà largement avancé sans concertation".