Le vendredi 5 juin 2020 à 22:46
Dans un message sur le réseau social Twitter ce mercredi, le journaliste et militant Taha Bouhafs a qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d'« Arabe de Service », en faisant référence à l'appellation "ADS", réservée aux Adjoints de sécurité dans la police nationale.
Il s'agissait d'un tweet répondant à celui de franceinfo, évoquant l'intervention de la syndicaliste sur la plateau de la chaîne d'informations, au sujet de l'affaire Adama Traoré. Cette dernière a décidé de déposer plainte et a annoncé sa décision sur les réseaux sociaux.
0 argument et trop de haine en lui = injure publique à caractère raciste, de la part d’un journaliste.
Raciste et pas courageux, il m’a bloquée.
Assez de ses incitations à la haine, de ses mensonges et manipulations.
JE DÉPOSE PLAINTE pic.twitter.com/l0OGMKcNSW— Linda Kebbab (@LindaKebbab) June 3, 2020
Le journaliste a ensuite retiré son tweet avant de réagir sur Twitter : "J’apprends que Madame Kebbab décide de porter plainte contre moi suite à ce tweet. Très bien, je serais ravi de pouvoir expliquer en détail devant un tribunal, les raisons qui m’amènent à dire que cette femme est une ar*be de service. Vive la liberté d’expression".
J’apprends que madame Kebbab @lindakebbab décide de porter plainte contre moi suite à ce tweet.
Très bien, je serais ravi de pouvoir expliquer en détail devant un tribunal, les raisons qui m’amènent à dire que cette femme est une ar*be de service.
Vive la liberté d’expression. pic.twitter.com/nOrDKkejLO
— Taha Bouhafs 🔻 (@T_Bouhafs) June 4, 2020
"Assez de ses incitations à la haine, de ses mensonges et manipulations"
"En 14 ans de police, jamais l’institution ne m’a renvoyée à mes origines. Je n’en fais d’ailleurs jamais état car c’est hors sujet et ça n’apporte rien au débat", a écrit Linda Kebbab sur Facebook, expliquant les raisons pour lesquelles elle a choisi de déposer plainte.
"Mais depuis deux ans, depuis que je prends la parole publiquement, les "anti-racistes" ne cessent de me renvoyer au frisé de mes cheveux, prétextant que c'est ce qui doit définir les valeurs d'une personne", ajoute-t-elle.
"Taha Bouhafs se sent pousser des ailes et dépasse les bornes. Pour lui si on est maghrébin(e) on doit finir ignorant, haineux et stigmatisant comme lui ? Le racialisme nous prédestine à une place dans la société en fonction de l'origine ethnique ou de la confession", poursuit la déléguée syndicale. "Assez de ses incitations à la haine, de ses mensonges et manipulations".
Son texte explicatif a depuis été supprimé par Facebook qui a estimé que la publication allait "à l'encontre" des "standards la communauté en matière de harcèlement et intimidations".