Le mardi 26 mars 2024 à 11:57
Serge Grouard, le maire d'Orléans, a exprimé son mécontentement face à l'arrivée de migrants dans sa ville, transférés depuis Paris, ce qu'il considère comme une démarche visant à "faire place nette" avant les Jeux olympiques de cet été. D'après lui, environ 500 migrants SDF ont été acheminés vers Orléans (Loiret) sans que les autorités locales n'en soient informées. "Orléans n'a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris", a-t-il fermement déclaré à La Nouvelle République, s'inquiétant de la situation. L'édile a précisé que des cars transportant entre 35 et 50 personnes arrivaient à Orléans toutes les trois semaines depuis mai 2023.
Le maire a souligné le manque de communication de la part des services de l'État, décrivant la situation comme se déroulant "en catimini". Il a déploré le fait que les migrants soient logés temporairement dans des hôtels, avant de "disparaître" sans que leur devenir ne soit connu. Il a également fait référence à d'autres villes, telles que Strasbourg (Bas-Rhin) et Angers (Maine-et-Loire), confrontées à des situations similaires.
«On n'a pas du tout été concerté»
Cette question a également été soulevée par Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg, qui a pointé du doigt le manque de concertation et d'information concernant l'implantation et la gestion des migrants. Les critiques portent notamment sur le manque de transparence et de moyens supplémentaires alloués aux territoires pour gérer cette situation. "On n'a pas du tout été concerté, ni pour l'implantation, ni informé de la population qui y transiterait. C'est en cela que je rejoins le maire d'Orléans, le côté un peu opaque de ce qu'il se passe", a confié Floriane Varierasn, à l'AFP.
Le gouvernement a, quant à lui, initié la création de "sas d'accueil temporaire régionaux" pour désengorger l'Île-de-France en prévision des JO, avec l'objectif d'orienter les personnes prises en charge lors des opérations de mise à l'abri. Cependant, cette stratégie est perçue par certains comme un simple déplacement du problème plutôt qu'une véritable solution.
Face à ce "manque de transparence et de coopération des services de l'État", Serge Grouard envisage de saisir le ministre de l'Intérieur ainsi que les parlementaires du Loiret pour obtenir des éclaircissements. En parallèle, il propose d'instaurer une concertation systématique entre l'État et les municipalités concernées avant tout transfert de migrants. Cette démarche vise à garantir que les villes disposent des ressources nécessaires pour accueillir dignement les migrants, tout en préservant la qualité de vie des résidents. De plus, le développement de programmes d'intégration locale, soutenus par l'État, pourrait faciliter l'insertion des migrants dans leurs nouvelles communautés.