Le samedi 9 février 2019 à 20:27
La France a décidé de rapatrier près de 150 Français détenus en Syrie par les Kurdes. Parmi eux figurent plusieurs djihadistes bien connus pour leurs liens et activités avec l'EI. La mesure prise par les autorités françaises fait suite au retrait des troupes américaines ; Paris craignant que ces détenus retrouvent la liberté au vu de la situation instable en Syrie.
Le fils de d'Albert Chennouf-Meyer, Abel Chennouf, un militaire de 25 ans, a été assassiné par Mohamed Merah en mars 2012, tout comme six autres personnes, avant que le terroriste soit tué par les forces de l'ordre. Le père de la victime a décidé d'écrire une lettre à Emmanuel Macron pour lui demander de refuser le retour de ces 150 Français.
"Je tiens à m'élever de toutes mes forces contre cette criminelle décision"
"Monsieur le Président, vous allez dans les semaines à venir (...) faire revenir 130 djihadistes français, dont une partie ont les mains rouges du sang de nos enfants. Je tiens à m'élever de toutes mes forces contre cette criminelle décision" a écrit Albert Chennouf-Meyer dans sa lettre postée samedi sur le site internet de la Présidence, qu'il a posté sur Facebook.
Le "devoir premier" du président de la République est de "protéger le peuple" a ajouté M. Chennouf-Meye, demandant à Emmanuel Macron "de surseoir à cette décision, voire de refuser leur retour et (de) les confier à la Syrie".
"Je mettrai tout en œuvre pour éliminer les assassins de mon fils"
"Je jure sur l’honneur, sur la mémoire d’Abel, mon enfant arraché très tôt à la vie à cause des préceptes arriérés d’une secte, que je ne resterai pas inactif. Mon avenir est derrière moi, je mettrai tout en œuvre pour éliminer les assassins de mon fils", a écrit M. Chennouf-Meye.
Le cas du djihadiste Quentin Le Brun évoqué
L'homme évoque le cas de son fils tué par Mohamed Merah et les liens de certains djihadistes avec le tueur. "Vous n'êtes pas sans savoir que parmi les islamistes de retour, il y a des individus qui ont contribué à aider le terroriste musulman Mohamed Merah", rappelle-t-il, en citant "plus particulièrement" Quentin Le Brun.
Parti en 2014 en Syrie, ce dernier est considéré comme étant un propagandiste de l'EI. Il est également soupçonné d'être proche de la nébuleuse djihadiste toulousaine dans laquelle Mohamed Merah a gravité, tout comme les frères Clain, les "voix" de Daech qui ont revendiqué notamment les attentats du 13-Novembre.