Les voitures volées étaient expédiées en Algérie, un réseau de trafiquants démantelé

Les voitures volées étaient expédiées en Algérie, un réseau de trafiquants démantelé
Illustration. (Pixabay)
Par Actu17
Le samedi 25 janvier 2020 à 11:08

Un réseau bien organisé a été mis hors d’état de nuire, lundi. Les malfaiteurs utilisaient du matériel perfectionné pour voler et maquiller des véhicules.

Huit suspects, âgés de 22 à 46 ans, ont été mis en examen ce vendredi à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « association de malfaiteurs criminelle » et « recel en bande organisée de vol en bande organisée ».

Six d'entre eux ont été placés en détention provisoire, deux autres sous contrôle judiciaire et un dernier a été remis en liberté.

De l’argent et des armes

Le coup de filet de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) a été opéré au terme d’une minutieuse enquête. Elle avait été initiée à la suite d’un « tuyau », communiqué par la Police aux frontières (PAF) de la zone sud, concernant un possible trafic de voitures volées entre la France et l’Algérie.

Les interpellations ont eu lieu lundi à Marseille (Bouches-du-Rhône), dans le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine, relate Le Parisien. Les perquisitions menées par les enquêteurs ont permis la saisie de 30 000 euros, de deux pistolets mitrailleurs et de matériel technique pour le vol et le maquillage des véhicules.

Une enquête au long cours

Les policiers de la PAF ont alerté leurs collègues de l’OCLCO après l’interpellation de deux passeurs algériens sur le port de Marseille, au printemps dernier. Ils circulaient dans une voiture volée, maquillée et étaient munis d’un certificat d'immatriculation provisoire.

Durant leur garde à vue, les deux suspects étaient « passés à table », dénonçant leur commanditaire : un certain « Hamza ». Cet homme âgé de 37 ans, domicilié à Auxerre et de nationalité Algérienne, était jusqu’ici inconnu des services de police. Il s’agissait de l’un des chefs d’un réseau spécialisé dans le trafic de véhicules volés.

Des vols discrets facilités par la technologie

En charge de l’enquête, l’OCLCO et le service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne ont découvert un réseau criminel structuré et bien organisé.

Les trafiquants faisaient appels aux services d’équipes spécialisées dans le vol de véhicules. Les malfrats étaient chargés de cibler des voitures en très bon état et passe-partout, relate le quotidien francilien. Ces derniers neutralisaient les alarmes antivol à l’aide de matériel et logiciels dédiés. Ils « refrappaient » ensuite le VIN (pour « Vehicle Identification Number », le numéro de série des véhicules, ndlr).

Astucieux, ces spécialistes gravaient sur la clé un numéro de série VIN très sensiblement différent que celui qui était « refrappé » sur le véhicule. En cas de contrôle policier, le véhicule n’apparaissait ainsi pas comme « volé ».

Environ 80 véhicules revendus en huit mois

Particulièrement efficace, le réseau est parvenu à écouler environ 80 véhicules volés en huit mois à peine. Ils étaient revendus comme « neufs » grâce à la complicité d’entreprises peu scrupuleuses qui fournissaient des certificats d'immatriculation provisoire.

Volés en France et à l’étranger, les véhicules étaient stationnés sur des parkings en région parisienne avant d'être expédiés vers l'Algérie. Pour ce faire, des passeurs étaient recrutés là-bas et leur billet d’avion payé.

Ils repartaient ensuite avec le véhicule par bateau vers leur pays. Les enquêteurs ont retrouvé une dizaine de voitures prêtes pour leur voyage vers l’Algérie, stationnées sur deux parkings de Fresnes (Val-de-Marne).

Un autre coup de filet en Seine-Saint-Denis

Dans la semaine, les policiers du commissariat de Stains, en Seine-Saint-Denis, ont interpellé 8 individus suspectés de nombreux vols de véhicules. La vague d’interpellations a eu lieu au terme de 2 mois d’enquête.

Chaque année en France, 150 000 voitures sont volées en moyenne. Seulement 45 % d'entre elles sont retrouvées, rapporte Le Parisien. Le préjudice est évalué à 600 000 millions d'euros.