Le mardi 21 mars 2023 à 13:38
Une distribution de billets de 50 euros par un élève de 12 ans dans la cour d'un collège à Lorient (Morbihan) a révélé une affaire de trafic de stupéfiants. L'adolescent avait dérobé 5000 euros à son père, qui était en vacances en Tunisie raconte Ouest France. Les collégiens ont dépensé cet argent en montres, téléphones et vêtements de marque, attirant ainsi l'attention des enquêteurs de la police lorientaise...
Les enquêteurs remontent jusqu'au père de l'enfant, un homme de 36 ans originaire d'Hennebont. Il est interpellé le 26 janvier 2023, soupçonné de recel de véhicule volé et de trafic de produits stupéfiants. Lors de la fouille du domicile de la mère du prévenu, les policiers découvrent 40 000 euros en coupures de 50 euros dissimulés dans une armoire.
Il évoque des gains au casino
Une voiture volée est également trouvée dans un garage loué pour le compte d'un tiers, ainsi que 8 kilos de résine de cannabis et 150 grammes de cocaïne sont découverts dans un box du centre-ville de Lorient. Les enquêteurs constatent également des mouvements d'argent importants sur les comptes bancaires du suspect, qui ne correspondent pas à ceux d'un bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA).
Le prévenu a comparu devant le tribunal de Lorient ce lundi. Il s'est défendu à la barre de tout trafic, affirmant que les 40 000 euros proviennent de la vente d'une voiture payée en liquide. Quant au véhicule volé, il a assuré l'avoir loué pour le compte d'un ami parisien ignorant qu'il était volé. Concernant les stupéfiants retrouvés dans le box, le prévenu a prétendu être payé "1000 euros par mois pour les garder en sécurité", sans être impliqué dans un trafic. Il a également justifié les mouvements d'argent sur ses comptes bancaires par l'achat et la revente d'objets et des gains au casino.
Relaxé pour le recel de véhicule
Le procureur de la République n'a pas été convaincu par les explications du prévenu et a requis cinq ans de prison. La défense a rappelé que le suspect s'est présenté de lui-même à la police avec des justificatifs pour expliquer l'origine des 40 000 euros, niant tout lien avec un trafic de drogue.
Le tribunal a relaxé le prévenu pour le recel de véhicule, mais l'a condamné pour détention et transport de stupéfiants. Il a écopé de trois ans de prison, dont un an assorti d'un sursis probatoire de 24 mois et d'une obligation de travail. Il a pu récupérer 31 500 euros des sommes saisies.