Manifestation à Paris : un homme émasculé après un coup de matraque d'un policier

Un homme affirme avoir été amputé d'un testicule après avoir reçu un coup de matraque d'un policier, au niveau de son entrejambe, durant la manifestation contre la réforme des retraites, jeudi à Paris. Son avocate a annoncé qu'il allait déposer plainte.
Manifestation à Paris : un homme émasculé après un coup de matraque d'un policier
Des policiers lors de la manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 19 janvier 2023. (AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le dimanche 22 janvier 2023 à 13:49

Un ingénieur franco-espagnol de 26 ans, qui prenait des photos lors d'une manifestation jeudi à Paris contre la réforme des retraites, a dû être amputé d'un testicule après un coup de matraque d'un policier, a-t-on appris dimanche auprès de son avocate qui va porter plainte.

Sur des images publiées sur les réseaux sociaux et des vidéos, on voit un policier donner un coup de matraque au niveau de l'entrejambe d'un homme au sol, qui tient un appareil photo dans une main, puis repartir. Cet homme avait été jeté au sol par un autre policier, selon son récit.

L'avocate du jeune homme a indiqué qu'une plainte pour violences volontaires était en cours de dépôt. "C'est une qualification criminelle, on n'est pas dans un état de légitime défense ou de nécessité, j'en veux pour preuve les images qu'on a et le fait qu'il n'ait pas été interpellé par la suite", a précisé Me Lucie Simon. "C'est un coup si fort qu'on a dû lui amputer un testicule. Un geste extrêmement violent et gratuit qui confine au sadisme", a ajouté l'avocate de l'ingénieur, qui est toujours hospitalisé.

«Dans un contexte d'extrême violence» selon la préfecture de police

La scène s'est déroulée au moment de heurts entre manifestants et forces de l'ordre, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes. La manifestation avait rassemblé des dizaines de personnes.

La préfecture de police a demandé à ce que "les circonstances exactes de l'incident rapporté soient éclaircies", précisant que les faits se sont produits "dans un contexte d'extrême violence et dans le cadre d'une manœuvre de police pour interpeller des individus violents".

L'ingénieur, qui vit en Guadeloupe, "est encore en état de choc et n'arrête pas de demander pourquoi" il a été blessé. "Il ne représentait pas un danger, il ressent une incompréhension, un choc et une colère car il va subir des conséquences irréversibles", a souligné Me Simon.