Le lundi 5 août 2024 à 18:37
Un alpiniste a trouvé la mort et quatre autres ont été blessés lorsqu'un bloc de glace, appelé sérac, s'est détaché d'un glacier dans la nuit de dimanche à lundi en Haute-Savoie. Le drame s’est produit au Mont-Blanc du Tacul, à environ 4100 mètres d’altitude. La victime décédée est de nationalité française.
Selon la préfecture de Haute-Savoie, l’effondrement de sérac a eu lieu vers 3 heures du matin. Ce type de bloc de glace est entouré de crevasses au sein d’un glacier et peut se détacher de manière imprévisible. Plusieurs cordées d’alpinistes, au nombre de quinze, se trouvaient à proximité au moment de l’effondrement. "Le bilan provisoire fait état d’une victime décédée, d’une victime en urgence absolue et de trois victimes en urgence relative", a précisé la préfecture dans un communiqué. Les sept autres personnes sont indemnes.
Les opérations de secours, incluant des hélicoptères, des équipes cynophiles, la sécurité civile, le SDIS, le SAMU et des secouristes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), ont permis d’évacuer les victimes vers les hôpitaux de Sallanches et d’Annecy. Parmi les blessés graves figurent un homme de 42 ans souffrant d’une hémorragie cérébrale et une femme de 40 ans blessée aux poumons. Les deux personnes étaient encordées ensemble avec la personne décédée. Un adolescent de 17 ans et son père de 58 ans ont également été blessés, respectivement à la cheville et aux cervicales.
Les personnes impliquées dans l’accident sont de nationalité française, suisse et espagnole. Elles progressaient sur la voie du refuge des Cosmiques vers le sommet du Mont-Blanc du Tacul. Des webcams, braquées sur le massif du Mont-Blanc 24 heures sur 24, ont capturé les images de l’accident survenues aux environs de 02h30, indique Le Dauphiné.
Une chute de sérac s'est produite cette nuit vers 3h dans le secteur du Mont-Blanc du Tacul provoquant la mort d'une personne & blessant 4 autres. Les opérations se poursuivent sous la direction de @prefet74 qui présente ses condoléances à la famille de la victime. pic.twitter.com/KNvf1g2aYq
— Préfet de la Haute-Savoie (@Prefet74) August 5, 2024
«C'est un amas de glace sous lequel on doit passer»
Éric Mesnier, ancien secouriste du PGHM, a expliqué à BFMTV que ces chutes de blocs de glace sont "difficilement prévisibles". Il a ajouté : "C'est un amas de glace sous lequel on doit passer alors qu’on progresse sur une pente très forte". "Il s’agit vraiment du plus gros danger dans le monde de l’alpinisme", a-t-il conclu. Étienne Rolland, commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Haute-Savoie, a précisé que le bilan des victimes reste "provisoire" à ce stade.
Blaise Agresti, ancien patron du PGHM de Chamonix, a assuré à la chaîne d'informations que la "surfréquentation" du Mont-Blanc "n’est pas en cause" dans cet accident. Il a précisé que la régulation mise en place par la mairie de Saint-Gervais a rendu l’ascension "plus raisonnablement fréquentée". Selon lui, il y avait même "moins de personnes que d’habitude" au moment de la chute du sérac.
La zone reste dangereuse pour les secouristes en raison du risque d’avalanches, ce qui a conduit à la suspension des recherches d’éventuelles victimes ensevelies. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bonneville pour déterminer les circonstances exactes de l’accident.