Mont-Saint-Martin : Un homme toujours dans le coma après les violences urbaines, l'IGPN saisie

Aimène B., 25 ans, se bat pour sa vie à l'hôpital après avoir été gravement blessé à la tête à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) lors des violences urbaines. Ses proches et son avocat soupçonnent l'usage d'une arme intermédiaire, un "bean bag", par un membre du RAID.
Mont-Saint-Martin : Un homme toujours dans le coma après les violences urbaines, l'IGPN saisie
Un policier du RAID à Mont-Saint-Martin, le 29 juin 2023, lors des violences urbaines. (préfecture de Meurthe-et-Moselle)
Par Actu17
Le jeudi 6 juillet 2023 à 14:19

Depuis le vendredi 30 juin dernier, Aimène B., un homme de 25 ans, se trouve dans le coma dans un hôpital belge à Arlon, suite à une grave blessure à la tête, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), survenue au cours de la nuit. Les proches de la victime et son avocat, Me Yassine Bouzrou, pensent que cette blessure a été causée par un projectile non létal, connu sous le nom de "bean bag", tiré par un membre de l'antenne du RAID locale, comme révélé par Le Monde.

Le "bean bag", un sachet de coton contenant de minuscules plombs, aurait touché Aimène B., alors qu'il était en voiture avec deux passagers. Ces derniers ont indiqué qu'ils se rendaient, au moment du drame, au Luxembourg, pour faire des achats dans une supérette, et ne participaient pas aux émeutes qui secouaient la région cette nuit-là. Le véhicule a été fouillé par les forces de l'ordre qui n'ont trouvé ni arme, ni objet pouvant servir d'arme, et il n'y a pas eu de refus d'obtempérer, selon la procureure de la République de Val de Briey, sollicitée par France Bleu.

Une plainte déposée

Aimène B., agent de sécurité de profession, n'aurait pas pris part aux violences. Les policiers, appelés en renfort pour maintenir l'ordre dans le cadre de ces émeutes, ont utilisé, dans le cadre de leur mission, des armes intermédiaires, notamment le "bean bag". Ils affirment cependant n'avoir pas pris conscience que leurs tirs auraient pu blesser quelqu'un. C'est seulement le lendemain, après que la famille d'Aimène B. a porté plainte, qu'ils ont appris la gravité des blessures de la victime.

L'avocat d'Aimène B. a annoncé son intention de déposer plainte pour "tentative d'homicide volontaire". Une enquête a été ouverte par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique".

Durant ces violentes émeutes, l'hôtel de ville de Mont-Saint-Martin, a été saccagé et incendié comme l'a indiqué le maire, Serge de Carli, dans un communiqué. Une autre personne, blessée plus légèrement la même nuit dans la même zone par un tir d'arme intermédiaire, a également été entendue dans le cadre de l'enquête. Les investigations sont toujours en cours pour reconstituer la scène et déterminer les circonstances exactes des faits.